chapitre 16 : Sacha Rabinovitch

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La nuit avait été courte pour Amalys. Entre cauchemars et insomnies, elle n'avait pas pu dormir. Elle voyait toujours et encore Grégory mourir mais cette fois-ci, il y avait autre chose ou plutôt quelqu'un d'autre. Un homme, dépourvu de visage qui lui courait après. Dans son cauchemar, il réussissait à l'attraper et aussitôt lui collait une balle dans le coeur.
En repensant à ça, elle en eût des frissons sur tout le corps. C'était horrible, elle s'était réveillée, haletante et en sueur comme si elle avait couru un marathon.
Cet homme sans visage ne pouvait s'agir que de Jacobson et elle le savait. C'était lui.

Aux premières lueurs du jour, Amalys avait quitté sa petite maison et était allée se réfugier auprès d'Amanda Montgomery qui l'avait accueilli à moitié endormi. Elle n'avait pas voulu parler, d'ailleurs elle ne racontait jamais rien à Amanda au risque de la mettre en danger.
Loin d'être idiote et encore moins aveugle, Amanda savait que Amalys avait vécu des choses assez traumatisantes. C'était facile de lire en elle. Rien de bien compliqué. Amalys s'efforçait de cacher ses émotions devant elle mais dans des situations comme celle-ci, elle se laissait aller à son chagrin et cherchait juste une main consolatrice. Rien de plus.

Cette main, c'était Amanda. Les deux femmes étaient restées une heure durant sur ce vieux canapé en tissu sans dire un mot. La tête posée sur les cuisses de son amie qui lui caressait les cheveux en somnolant par moment, Amalys était apaisée. Et c'était tout ce dont elle avait besoin... pour le moment.

Plus tard vers dix heures du matin, elle était de retour chez elle, à genoux devant un parterre d'hortensias bleus qu'elle cajolait. Il ne faisait pas si chaud aujourd'hui alors elle était sortie sans son énorme chapeau. À un mètre d'elle, Zeus dormait. Aujourd'hui il n'était pas d'humeur joueuse, il restait là, comme s'il la surveillait. Tant qu'il ne lui sautait pas dessus, ça ne dérangeait pas Amalys.

Elle s'était mise à chantonner le sourire aux lèvres en traitant ses fleurs avec beaucoup d'affection quand elle sentit quelque chose lui faire de l'ombre. Amalys fronça les sourcils et releva son visage vers le ciel, sauf que ce n'était pas les nuages... elle rencontra la silhouette élancée et large d'un homme penché au-dessus d'elle.
Un homme grand, des cheveux noirs... Amalys cessa de respirer, son sang se glaça... elle ne voulait pas croire qu'il l'ait déjà retrouvé si vite.

- Amalys je prés...

L'intrus n'avait pas finit sa phrase qu'il recevait un arrosoir remplit à moitié d'eau en plein dans la figure. Il n'avait même pas vu cette attaque tant il était concentré sur la jeune femme qu'il avait entendu chantonner en arrivant.

Le pauvre homme se plia en deux et grogna de douleur en se tenant le nez. Elle ne l'avait pas raté et comme elle savait si bien le faire, elle y avait mis toute sa force.

Amalys profita du fait qu'il soit sonné pour se relever mais elle n'avait même pas fait un pas qu'un énorme doberman lui sauta dessus en aboyant et en grognant, la faisant crier. Zeus qui jusque là avait assisté à la scène sans bouger, aboya sur le chien qui maintenait sa petite protégée à terre prêt à refermer ses crocs sur sa gorge.

- Brutus non ! Cria l'homme en se redressant.

Les cris d'Amalys avait alerté Amanda qui s'était précipitée hors de sa maison, une carabine dans les mains.

- tu lui veux quoi à la petite ? Avait-elle clamé haut et fort sans flancher et tout ça en chargeant son arme.

Le présumé agresseur qui n'était autre que Andrew claqua des doigts et les deux chiens s'assirent sans plus de bruit. Amalys se releva en gémissant de peur, elle n'avait pas compris pourquoi Zeus n'avait pas attaqué cet homme.
Ce fût à ce moment que Dwayne apparût derrière Andrew, il avait été alerté lui aussi par les cris d'Amalys mais quand il avait entendu crier le nom de Brutus, il avait compris. Andrew était arrivé et la rencontre avec Amalys avait mal débuté apparemment.

Dans ses yeuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant