chapitre 41 : tout s'arrête

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La raison pour laquelle la gifle n'était jamais tombée, n'était autre que Dana. Menaçante à souhait, elle pointait son arme contre le crâne du gaillard qui, le bras suspendu en l'air, n'osait plus faire un mouvement de peur de se faire descendre. La poitrine se soulevant au rythme de sa respiration rapide, Amalys retint son souffle, attendant de voir la tournure qu'allait prendre les événements.

— Tu la touche et t'es mort ! siffla Dana. Ton arme, pose la par terre, en douceur !

Pas très emballé à l'idée de se retrouver avec du plomb dans la cervelle, il obéit. À peine eut-il jeté son fusil sur le sol qu'il reçut un violent coup à la nuque. Il s'effondra dans un bruit sourd tel une poupée de chiffon et Dana s'empressa de le menotter avant de détacher Amalys, sectionnant ses liens d'un coup sec à l'aide de son canif.

Amalys semblait en forme et ne présentait aucune blessure physique. Elle se félicita d'être intervenu à temps lorsqu'elle avait compris que quelque chose clochait.

L'ivrogne apparut plus tôt sur les caméras n'était là que pour faire diversion pendant que Stephen serait en train de s'introduire dans la maison par la porte de derrière. Ce ne fût qu'au moment où l'homme avait sorti un flingue de sa veste, menaçant les deux agents fédéraux, que Dana s'était extirpé du camion, courant à toute vitesse en direction de la maison.

Si elle avait eu du bol en entrant, sortir avec Amalys ne serait pas chose aisée. Dehors, des coups de feu fusèrent soudainement, forçant les deux femmes à se jeter sur le sol à plat ventre. Les balles transperçaient les murs, traversaient les fenêtres, faisant voler en éclat les différents objets, dont la radio qui arrêta de jouer, plongeant la maison dans un vacarme terrible.

On entendait clairement les cris de tout un chacun lors de cet échange de tir. Autant de la part du FBI qui tentait, tant bien que mal, de prendre le dessus sur les hommes de Stephen, lourdement armés. L'issu du combat était encore bien loin et les tirs n'étaient pas prêt de cesser. Mais Amalys ne pouvait pas rester là à attendre pendant que Dwayne était très certainement entrain de se vider de tout son sang là haut. Il fallait qu'elle aille voir. Qu'elle sache au moins ce qu'il se passait.

N'écoutant que son cœur, elle se releva, sourde aux avertissements de Dana et courut à l'étage, en espérant ne pas être touché par une balle perdue. Elle ne pouvait pas se permettre de mourir. Pas comme ça. Pas sans savoir s'il allait bien ou pas.

Elle arriva en haut de l'escalier, indemne, mais pas sauvée pour autant. Le cœur sur le point d'imploser, elle se laissa guider par la voix de Stephen qu'elle distinguait très nettement au milieu de tout ce brouhaha. Il était en train de parler à Dwayne. Elle se précipita donc vers la chambre principale et ouvrit la porte à la volée.

En dépit de la gravité mortelle de la situation, elle ne pût retenir le soupir de soulagement qui lui échappa lorsqu'elle vit Dwayne debout prêt de la fenêtre. Le souffle court, elle chercha son regard. Elle chercha un signe, un geste, n'importe quoi qui lui prouverait qu'il allait bien, mais, pas un seul instant, depuis qu'elle était entrée dans la pièce, il ne releva la tête vers elle. La réalité, cette affreuse et immonde réalité qu'elle refusait de croire s'imposa à elle.

C'était un fait, son garde du corps ne semblait pas être au mieux de sa forme. Il gémissait faiblement en serrant les dents, visiblement en proie à une horrible douleur qui le tiraillait. Appuyé contre le mur, il se tenait le ventre et c'est à peine s'il parvenait à tenir debout.

Ce ne fût qu'à ce moment qu'elle remarqua la grosse tâche rouge ensanglantée qui continuait de s'étendre sur le devant de sa chemise.
Profondément blessée, elle tendit la main vers lui et fit un pas dans sa direction.

Dans ses yeuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant