Épilogue

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Huit mois plus tard.

Assise dans son lit, assistée de son mari, Amalys s'appliquait à déshabiller sa fille avec beaucoup de soins, pour le bain. Ses gestes étaient très délicats, un peu comme si elle craignait de faire mal à ce petit être qui la regardait de ses jolies yeux aigue-marine, les mêmes que son père. Dwayne, le cœur gonflé d'une joie inexplicable et d'un amour inextinguible, admirait sa petite femme sans parvenir à cacher sa joie. Amalys était tout sauf une mauvaise mère. Cette enfant, elle l'avait attendu impatiemment, s'extasiant à chaque coup de pied qu'elle lui donnait.

Sage comme une image, Heather observait sa maman et son papa avec beaucoup d'attention et Amalys ne pouvait s'empêcher de se demander ce qui se passait dans la tête de son bébé.

— Elle pense à quoi tu crois ?

Prit de cours par sa question, Dwayne se gratta le sommet du crâne, perplexe.

— Ça pense les bébés ? Je ne crois pas. Pas à cet âge en tout cas.

— Elle est tellement calme et elle ne pleure pas souvent.

— Sauf la nuit quand tout le monde dort. Là elle ne se gêne pas pour crier et réclamer son biberon. "Hey ! Vous foutez quoi bande de paresseux ! J'ai faim !" Tu vois le genre ? Un peu comme dans Allô maman ! Ici bébé.

Amalys agita la tête en riant.

— Mais dis pas ça. Heather est un ange. Je pense plutôt que c'est quelque chose du genre "Maman, papa, pourquoi vous m'avez laissé toute seule ici, en plus j'ai faim. Où êtes-vous ? J'ai peur."

Dwayne s'esclaffa. La petite voix triste qu'elle prit ne semblait pas le faire culpabiliser comme elle, elle culpabilisait d'avoir laissé sa fille toute seule dans sa chambre depuis maintenant deux semaines. Amalys ne s'y était toujours pas faite.

— Sérieusement ? Tu continues de culpabiliser ?

— J'y peux rien. Je me sens mal chaque soir quand tu la couches dans son berceau. On peut la garder encore avec nous, s'il te plaît ? le supplia t-elle en prenant sa fille nue dans ses bras.

Dwayne se leva, plus sérieux que jamais. Quand il la regardait comme ça, avec ce regard, Amalys savait qu'il n'accéderait à aucune de ses demandes. Même si elle se mettait à lui faire un strip-tease.

— Non, chaton. Cette maison regorge de chambres à coucher alors je ne vois pas pourquoi elle n'aurait pas la sienne.

Il lui prit Heather des bras avec délicatesse et embrassa son petit crâne rose.

— C'est mieux de nous y prendre maintenant que trop tard quand elle grandira. Aussi, je ne veux pas d'elle comme spectatrice pendant qu'on sera en train de faire... tu sais... un deuxième bébé.

— Je comprends ce que tu veux dire, mais cette maison est si grande et sa chambre aussi. Je ne peux pas m'empêcher de penser qu'elle a peur du noir ou des recoins sombres. Elle fait des cauchemars tu crois ?

— Euh... non, je ne pense pas. Arrête de t'inquiéter tout le temps. Elle va bien, d'accord ?

Amalys hocha la tête bien malgré elle, loin d'être  rassurée. Inquiet, Dwayne lui caressa affectueusement la tête. Il n'aimait pas la voir aussi nerveuse, mais Amalys, étant mère pour la toute première fois, elle avait l'impression de tout faire de travers ou de faire ce qu'il ne fallait pas et Dwayne était le mieux placé pour comprendre ça, néanmoins, ce n'était pas une raison pour faire revenir Heather dans leur chambre.

— Écoute, je m'occupe de son bain. Va te reposer, t'as veillé toute la nuit.

— Mais...

— Non. Pas de mais ! Je m'occupe de notre fille, toi tu vas dormir.

Dans ses yeuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant