chapitre 35 : un cadavre en guise de preuve d'amour

167 24 15
                                    


Mykonos, Grèce, un mois plus tard.

Couchée sur le sable, les yeux fermés et l'esprit très loin de cet endroit paradisiaque, Amalys profitait du calme de la nuit sur cette plage de petite taille qui, contrairement à Paradise Beach et aux autres plages célèbres et très fréquentées de Mykonos, lui apportait tout le calme et la sérénité dont elle avait besoin pour réfléchir calmement et remettre ses idées en place. Depuis qu'elle avait découvert cette petite merveille, situé au bout d'un chemin accidenté qui traversait des rochers descendant à pic vers la mer, elle s'y rendait tous les soirs après les cours de self défense et évitait ainsi de croiser la route de Lolita et Carlita. Pas qu'elles ne fûrent pas sympathiquement chouette mais parler de voyage, de sexe, de shopping et faire la fête toutes les nuits en buvant jusqu'à pas d'heure n'était pas pour lui plaire.

Amalys préférait s'éloigner pour penser à Dwayne qu'elle espérait revoir bientôt. Depuis qu'elle l'avait vu dans sa chambre il y avait tout juste un mois, il ne s'était plus montré. Elle désirait intimement croire qu'il était là quelque part et veillait sur elle mais elle savait bien que non parcequ'elle ne ressentait pas ce qu'elle avait ressenti auparavant quand elle était persuadée que quelqu'un la surveillait. Les jours se ressemblaient horriblement et tout paraissait plus que normal. Beaucoup trop normal pour Amalys qui aurait pu commencé à sombrer dans la déprime tout doucement si ce ne fût pas les entraînements. Là-bas, un punching-ball bien en évidence devant son visage, elle pouvait se défouler et surtout focaliser son énergie sur autre chose que ses pensées négatives qui envahissaient sa tête et son esprit.

- alors c'est ici que tu te caches ?

La voix grave de l'homme qui surgit derrière elle la fit sursauter. Elle se releva immédiatement, sur le qui-vive et en position d'attaque.

- wow ! Doucement miss, ce n'est que moi.

Elle reconnut Éric sans difficulté , le nouveau professeur que lui avait dégoté Simon en arrivant ici en Grèce.

- qu'est-ce que tu fais ici ?

- t'es pas la seule à connaître la plage d'Agrari, elle est connue.

Nonchalamment, il étala sa serviette près de ses affaires et s'y laissa tomber. Amalys se rassit, les jambes repliées contre sa poitrine et observa ce grand brun avec méfiance.

- t'es parano comme meuf, c'est quoi ton problème ?

- j'en ai pas.

- t'en a pas ? Pourtant tu m'as l'air bien différente des deux bimbos qui traînent avec Simon. Je t'observe pendant les cours tu sais. Tu parles pas, t'es très concentré, nerveuse quelque fois et en colère tout le temps.

Amalys tourna son visage vers la mer, les sourcils à nouveau froncés comme elle avait l'habitude de le faire quand une chose la tracassait ou que quelqu'un se mettait à analyser tous ses faits et gestes.

- j'ai rarement vu des nanas dans ton genre et les seules fois où j'en ai croisé c'était pendant mes cours, elle venait pour apprendre à se défendre ou surmonter un traumatisme, souvent lié aux violences conjugales ou... au viol.

- je t'arrête tout de suite, je ne suis pas... comme ça.

- hum... ça j'en doute, mais, là n'est pas le problème. J'aimerais beaucoup que t'assiste à des cours avec d'autres de mes élèves. Je pense que ça va te faire du bien de voir du monde, d'échanger avec d'autres personnes que Simon.

- j'ai pas besoin de ça. Fais ton boulot et apprends moi à me défendre, c'est tout.

Sur la défensive, elle avait presque grogné ces mots, provoquant le sourire mutin d'Éric. Il lui décocha un coup d'œil avant d'en revenir au ciel d'encre qui couvrait leur têtes.

Dans ses yeuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant