chapitre 32 : tomber à point nommé

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- Amalys ? Amalys, réveille toi.

Emmitouflée dans les couvertures, Amalys ouvrit les yeux tout doucement en gémissant, pas ravi d'avoir été arraché à l'un de ses si délicieux rêves qui lui permettaient encore de se raccrocher à la vie. Le visage de Stephen se matérialisa devant elle, ce qui la fit reculer. Stephen la ramena à lui sans grand effort, lui chuchotant de se calmer.

- du calme, ce n'est que moi.

- j'ai dormi longtemps ?

- toute la journée.

Elle se redressa, appréhendant avec beaucoup de peur les événements à venir de la part de cet homme si imprévisible.

- je voudrais que tu te change. On sort.

- où ça ?

- c'est une surprise.

Il se releva et commença à ôter ses vêtements sous l'air effrayée d'Amalys qui agita frénétiquement la tête de gauche à droite en signe de refus.

- non.

Exaspéré, il se tourna vers elle et adopta son air le plus menaçant. Amalys baissa la tête, intimidée.

- quoi non ?

- je ne veux pas sortir.

- mais je ne te laisse pas le choix petite poupée.

- Stephen...

- non ! Je ne veux rien entendre. Habille toi.

Elle avisa le petit short en jean et le débardeur blanc posé près d'elle avec beaucoup d'inquiétude. Obligée de lui obéir, elle se vêtit sans grand enthousiasme. Stephen sortit de la salle d'eau et sourit quand il la trouva apprêté sur le lit. Il fit de même, optant pour une tenue décontractée avant de l'entraîner hors de sa villa et de la faire monter dans sa pick-up noire.

Déboussolée, Amalys tourna la tête dans tous les sens, sans pouvoir deviner où ils se trouvaient exactement. L'endroit dans lequel ils étaient lui était totalement inconnu. Amalys comprit pourquoi il l'avait drogué ce jour là, juste après qu'Isabeau fût partie de la maison, pour se réveiller dans cette cave avec l'impression d'avoir dormi d'un sommeil dont elle ne pensait jamais se réveiller.

- où est-ce qu'on est ?

- bienvenu à Dubaï chérie.

- Dubaï ? Les Émirats arabes ?

- c'est cela.

Il mit les contacts et démarra au quart de tour.

- ne me dis pas que t'espérais encore que ton garde de corps te retrouve ?

Anéantie, sans aucun espoir de retrouver sa liberté si loin de l'Amérique, elle porta une main à sa poitrine, ferma les yeux et inspira profondément. Il était clair que les choses allaient de mal en pis et avec elle, sa petite personne qui mourrait à petit feu entre les griffes du mafieux qui prenait un malin plaisir à lui pomper toute sa volonté et son courage, ne laissant d'elle, qu'une vulgaire coquille vide, sans émotions ni libre arbitre.

- tu es morte Amalys. Morte et enterrée. Commence à te faire à cette idée et si jamais l'envie de fuir te prenait quand même, j'hésiterais pas à t'entraîner avec moi jusqu'en Afrique s'il le fallait. Tu ne le reverras plus, jamais.

- je n'ai pas l'intention de m'enfuir, t'inquiète pas pour ça...

Elle colla son front contre la vitrine de la voiture, observant les lumières scintillantes de cette belle ville défiler sous ses yeux bleus éteints et vides de toute émotion hormis la tristesse et le désespoir.

Dans ses yeuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant