Chapitre 7: Séance catastrophe

49 7 47
                                    


D'ordinaire Ren dormait le samedi matin... C'était l'occasion de faire une bonne grasse matinée et de récupérer les heures de sommeil perdues durant la semaine. Pas de réveil pour le torturer et le tirer de sous sa couette. Mais ce matin là ce fut la voix de Derak qui le réveilla, puis il le secoua comme un prunier en lui disant de se magner l'arrière-train. Ren ouvrit péniblement un œil et vit le visage du vampire en gros plan à deux doigts de son nez.

— Toi tu tiens pas à la vie, marmonna Ren.

— T'as oublié !! fit Derak, choqué.

— Quoi ?

— Ben c'est la reprise du club de sport ! Dépêche toi on va être en retard !

Cette histoire de club était totalement sortie de la tête de Ren. Comme à peu près tous les ans, il s'était inscrit dans la session sport du samedi, histoire de s'occuper et de rester en forme. Actuellement il regrettait. Lui qui voulait juste dormir...

— Ça va je me lève, pesta-t-il.

— Enfile ton meilleur jogging et tes meilleures baskets ! Et oublie pas ta gourde !

Derak était déjà en tenue de sport : débardeur et short sombres qui contrastaient fortement avec son teint blanc. Ren se leva de son lit et se traina à la salle de bain avec son teeshirt, son short et son legging de sport. Il jeta un œil aux deux autres.. Matt et Pix dormaient toujours, les veinards...

Un quart d'heure plus tard Ren et Derak descendirent au réfectoire pour prendre le petit-déjeuner. À cette heure là le samedi il n'y avait que peu de monde. Le silence dans la cantine était très troublant étant donné qu'il y avait toujours un boucan monstre en temps normal.

— Quel calme ! Ça fait du bien ! s'exclama Derak en s'installant à une table avec son plateau.

— C'est vrai...

Ren ajouta deux dosettes de sucre dans son thé encore bouillant. Derak mordit à pleines dents dans un pain au lait.

— Dis, l'autre nuit tu nous as fait quoi ? demanda-t-il.

Ren leva les yeux de sa tasse.

— T'arrêtais pas de gigoter puis tu t'es réveillé d'un coup en criant avant d'allumer en grand ta lampe de chevet, rappela Derak. T'as bien mis une heure à te rendormir à mon avis...

— Ah ça, se rappela Ren.

Après avoir rêvé d'Obsidian et du groupe de mercenaires morts, il s'était réveillé complètement en panique, le cœur cognant à cent à l'heure. Sans savoir pourquoi il avait immédiatement allumé la lumière, car le noir l'angoissait, comme si il y avait quelque chose ou quelqu'un qui l'observait. Il avait bien mis une demi-heure pour se calmer. Il s'était senti aussi effrayé que quand il se réveillait après s'être fait tué dans le Deuxième monde. La frayeur du cauchemar et le souvenir de la mort dans l'autre monde l'avaient complètement déstabilisé...

— J'ai juste fait un cauchemar... répondit Ren. Je dors pas tranquille en ce moment...

— T'y peux rien mais essaie d'éviter d'hurler comme un possédé à trois heures du mat', conseilla Derak en souriant. J'air frôlé la crise cardiaque l'autre nuit ! Allez, un peu de sport va nous changer les idées !

Ils terminèrent leur petit déjeuner, débarrassèrent leur plateau puis prirent le chemin du gymnase, leur sac de sport sur l'épaule. Le bâtiment se situait à une centaine de mètre du château, à la lisière de la sapinière du parc de l'école. Ren poussa la porte en métal du gymnase et aussitôt le brouhaha bien connu des établissements sportifs arriva à ses oreilles : le crissement des chaussures sur le terrain de basket, les balles se cognant contre le sol, les cris des élèves et les coups de sifflet.

II) La mémoire des DouzeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant