Chapitre 46 : La cavalerie est là

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Visiblement les médecins ne comprenaient pas comment un jeune garçon comme Ren avait pu frôler la mort avec une crise cardiaque, sans aucun antécédent... Ren leur avait donné une piste en évoquant parfois une grosse fatigue et des douleurs quand il utilisait un peu trop ses pouvoirs. Les infirmiers eurent l'air de gober cette hypothèse si simple...

Le lendemain Ren émergea d'un sommeil de plomb en se demandant s'il arriverait un jour à dormir sans l'aide de médicaments... On lui avait déjà réduit ses doses de morphine et il commençait à le sentir : la douleur de ses côtes brisées l'empêchait presque de respirer normalement. Tant qu'il avait son tuyau à oxygène, ça devrait aller.

Son esprit rebelle en état d'éveil total échafaudait déjà des plans d'évasion, tant il ne supportait plus d'être à l'hôpital. Mais Ren savait qu'il ne pouvait pas bouger et qu'il allait devoir patienter. Or la patience était tout sauf son point fort. Il allait devoir attendre d'être en meilleure santé pour pouvoir sorti d'ici. Il en avait déjà marre et était impatient de quitter cet endroit...

Il était à peine huit heures quand une infirmière lui annonça qu'il avait de la visite. L'instant d'après Sarah se pointait, un sac à dos sur une épaule et l'air fatigué de ceux qui s'étaient levés aux aurores.

- Ben, t'as pas cours toi ? demanda Ren, étonné.

- Si mais à dix heures. Les profs nous ont fait un emploi du temps aménagé en ce moment. Mais je me suis quand même levée tôt pour être ici à l'ouverture.

- Et les autres ? questionna Ren.

- Bah, ils nous rejoindront, fit la démone comme si ça n'avait aucune importance.

Sarah posa le sac à dos sur le matelas du lit médical et ouvrit la fermeture Éclaire.

- Je suis passé en douce dans votre piaule hier soir pour te ramener quelques affaires, continua la démone. Je t'ai pris deux trois vêtements, ta Nintendo avec quelques cartouches de jeu et ton carnet à dessin avec une trousse. Histoire que tu crèves pas d'ennui le temps de ton rétablissement.

Ren ouvrit des yeux en soucoupe quand Sarah lui sortit le butin et le déposa sur le drap.

- J'ai jeté un œil à tes dessins...

- Sarah !! pesta Ren avant de tousser violemment.

Il rajouta à sa liste anti-décès : ne pas crier...

- Roh ça va, tu dessines bien. J'ai trouvé ça stylé.

- Pfff, arrête faut que je m'y remette.

Il avait de moins en moins le temps de dessiner en ce moment, mais il n'arrêtait pas de se dire qu'il devait reprendre le dessin, pour améliorer les gribouillis affreux qu'il fit défiler entre les pages de son carnet à croquis...

- Les autres étaient fous de joie quand je leur ai dit que t'étais réveillé, poursuivit Sarah en se hissant au bout du matelas. Ils devraient passer dans la matinée.

Ren sourit en repensant aux futurs retrouvailles avec toute la bande.

- Ç'a été tes examens ? questionna Sarah.

- J'ai mis le cerveau en pause et comme je suis sous médicaments depuis un moment j'ai pas trop vu le temps passer... Mais apparemment ça devrait aller. Ils vont me garder en observation plusieurs jours.

Lui avait juste envie de fuir le plus tôt possible mais ni son corps ni les médecins n'étaient de cet avis.

- L'horreur, marmonna Ren.

- J'imagine bien, toi qui déteste la routine et le manque d'activité. Mais pour l'instant tu vas rester tranquille et tu reviendras vers nous quand on sera sûr que tu crèveras pas en passant les portes de l'hosto.

II) La mémoire des DouzeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant