chapitre 7

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Sasha

Je sais que j'ai pris la bonne décision.
Alors que je l'entraîne dans mon sillage, je sais que j'ai fait ce que je devais faire et que c'est la meilleure solution, mais je n'arrive toujours pas à comprendre pourquoi elle a fait ça. Bon sang que quelqu'un m'explique !

- Lâche-moi Sach' tu me fais mal.

- Ce n'est pas vraiment le moment de se plaindre. Oh non vraiment pas le moment. Je dis, ma voix vibrante de rage.

- Je n'est rien fait…

- Rien fait ! Rien fait?! Tu lui as appris cette foutue danse, tu. Es. Responsable.

- Elle le voulait ! Elle voulait sortir de la merde, changer de vie... tout comme moi.

- Tu veux nous quitter ?! Je dis sidéré, non mais bordel tout ça n'est plus ma vie !

- Je ne vais pas passer ma vie à vos côtés alors que vous évoluez ! Vous vous mariez, faîtes des gosses, et moi? J'ai quoi? Rien! Dit-elle les yeux pleins de larmes. Bordel, je l'ai jamais vu comme ça. Cette soirée a tourné au cauchemar.
D'abord Yana qui me quitte maintenant, Chiela que j'essaye de sortir de là, mais nom de dieu qu'est-ce que c'est que cette journée !

Mon monde, c'est la bratva rouge, j'évolue ici depuis toujours. Mes parents sont nés dans ce monde et je ne sais pas vivre dans le monde extérieur. Mais les autres ? Je ne me suis jamais posé la question.

- Explique-moi.

~~~~~
Yana

Je laisse l'eau couler sur mon corps sale depuis je ne sais combien de temps. Je crois que ça fait plus d'une heure que l'eau est passée de chaude à froide. Je ne voulais pas épuiser l'eau chaude. J'en laisse toujours à ma mère. Toujours. Mais là mon cerveau est en mode off.

Mes larmes coulent et je ne les contrôle même pas.  J'ai frotté longtemps la crasse sur mon corps la saleté qui me colle à la peau.  Les portes grincent dans la maison, les murs font des bruits, ils se chuchotent entre eux, les arbres dehors gémissent.  Ma douleur et le vent souffle au gré de mes souffrances. La pluie a commencé à tomber, je crois pour balayer toutes les saletés que j'ai trainé.  j'ai cru que l'eau laverait mes pêchers, mais elle ne fait que les empirer. C'est comme si de l'eau salé coulait sur mes plaies béantes et les infectaient encore plus.
Quelqu'un frappe à la porte de la salle de bain et essaye de tourner la poignée, mais c'est fermé à clef.

- Yani.... sors de là, s'il te plaît.
C'est Alexis la voix tremblotante. Elle ne comprend pas ce qui se passe. Ce matin tout allait bien et d'un coup tous à basculer.  J'étais rentrée avec quatre hommes dont deux étaient postés devant la maison. Dans la Bratva ça avait plusieurs significations, l'une d'entre elles voulait dire acte de trahison.
Je me souviens de ces jours sombres où mon père était suivie partout par les hommes d'Ivanov, où ils étaient postés devant la maison et où, lui, chercher à me vendre au plus offrant.
J'avais fini chez les Sénégalais, et c'est là où mon cauchemar avais commencé.
Peu de temps après, il s'est enfui comme le lâche qu'il était devenu. À ce moment-là quand il a détruit ma vie, je ne pouvais plus danser, aller à l'école ou tout simplement être la petite fille innocente que j'étais avant. Mon innocence ? haha, je l'avais perdu avant de savoir même ce que ça voulais dire.
Mon père a tout détruit juste pour un peu de marchandise vendue aux irlandais. L'appât du gain l'avait rongé et j'avais payé les pots qu’il avait cassés, détruit et émietté sur son chemin.
Je me tire de sous la douche, arrête l'eau, m'enroule dans une serviette éponge et je vais tout juste entrebâiller la porte et jette un œil à Alexis toujours sur le pas de la porte et elle me saute dessus en éclatant en gros sanglots.
Notre vie vient de basculer.
Je la sers fort contre moi et je pleure aussi. J'avais cru avoir épuisé mon quota de larmes, mais non, il y en avait encore, elles sillonnaient mes joues, mouillent son t-shirt ou coulent le long de mon cou et s'écrasent sur mes siens.
Des larmes de sang.
Les larmes de toutes mes erreurs et de tous mes pêchers. Tout ce que je fais pour eux depuis mes treize ans.
Tout s'est écroulé ce soir.
Tous est... fini ?
- Maintenant tu es en sécurité. C'est tout ce qui arrive à sortir de ma bouche alors que je lui frotte le dos.

- Qu'est ce que tu as fait?! Dit-elle en tambourinant contre mes épaules de ses poings, tu vas partir toi aussi? Nous abandonner comme lui ?
Chaque mot est une accusation. Un coup de marteau sur l'une de mes jointures brisées par le travail sur l'un de mes orteils brûlés et rompus à l'exercice.
Et d'un coup, je fus tiré en arrière par quelqu'un, je me débâtis, car j’ai peur que ce soit lui. Mais très vite des mains douces me prirent dans leurs bras, je fus plongée contre la poitrine maternelle. Cette odeur qui faisait mon monde. Une voix glaciale et autoritaire s'éleva que je reconnus à peine, quand elle déclara :

- Tu ne sais rien sur rien Alexis. Tu ne connais pas la dureté du monde extérieur, car nous t'avons toujours protégé, mais aujourd'hui, tu vas trop loin en t'en prenant à celle qui te fait maintenir la tête hors de l'eau, à croire qu'avec toutes tes félicitations et tous tes tableaux d'honneur, tu n'as rien dans la tête ! Siffla t-elle. File dans ta chambre, tu es privé de sortie même du haut de tes dix-huit ans, jeune écervelée !
Je n'est jamais vu ma mère aussi dure., j'ai vu ma mère effondrée, criant et hurlant son malheur. J'ai vu ma mère détruite après la mort de sa meilleure amie, j'ai vu ma mère geindre après le départ de mon père et l'écroulement de tout. Mais ma mère en colère a ce point ? Jamais. Surtout pas après Alexis le génie de la famille.

- Viens, et tu me raconteras ce qui s'est passé.
~~~~~

C'est bizarre quand on vit différents événements qui nous conduisent à un jour, que l'on imaginait être parfait et le plus beau, voir le plus merveilleux. À nous couper le souffle, mais que mes sentiments sont loin de cette idylle.
Ou les gens nous félicite, et nous souhaite tout le bonheur du monde, alors que, à l'intérieur de nous, ont ne veux que hurle. Hurler notre mal-être, notre douleur, et les choix qui nous ont conduit à vivre ce jour si... pluvieux.

- Aie, tu me fais mal ! Arrête de tirer sur mes cheveux.

- Si tu veux être la reine ce soir, laisse-moi faire.

Cheila est à fond avec mes cheveux, elle croit dur comme fer que ce jour n'arrive que grâce à ces cours de danse. Moi, je sais que ce sont les conséquences qu'a voulues Ivanov senior.

Au fait, ce soir-là, il m'a dit exactement ce qu'il avait programmé pour cette soirée. Faire croire que Cheil' s'était tordue la cheville pour l'éliminer de l'équation et la donner à Cal, pendant ce temps, il reprenait le contrôle sur ces deux fils, l'un épouser l'espagnol, l'autre paierait d'avoir touché ce qui lui était interdit en croyant que son père est aveugle.

À un détail près... j'ai payé la note avec eux.

- Cheil, tu as conscience que je ne suis pas la reine ce soir ?

Cheil repousse mes paroles du bout de ses doigts comme d'insignifiantes graines de poussière.

- Ce n'est pas son soir à elle. On le sait toi et moi. Elle pose ses mains sur mes épaules et me regarde à travers le miroir de la coiffeuse où je suis assise,  alors que ma robe repose toujours sur le lit dans sa housse.

- C'est ton soir de gloire, tu vas te parader à son bras. Et putain, tu vas te venger de tous les Ivanov qui ton insulté par le passé.

Je lui serre l'épaule et lui renvois un sourire tremblant.

- J'espère qu'on va pouvoir se parler durant la soirée. Tu vas me manquer Cheil'.

- Ohhh, ma chérie, tu ne vas pas partir ! Juste changer de camp. Dit-elle avec un clin d'œil et un sourire qui me fait éclater de rire. Oui, c'est vrai, je ne pars nulle part.  Je reste à Chicago après tous, ça aurait pu être pire, me répète ai- je.  En me rappelant son regard, un frisson descend le long de mon échine.

- Allez hop va affronter ton destin, après tous, c'est pour le meilleur et pour le pire.

Je regarde par la fenêtre pendant que Chiela continue à tresser mes cheveux dans un chignon compliqué. Je regarde le vent qui fouette les branches des arbres alors que la pluie ruisselle sur la vitre, prenant avec elle les derniers vestiges d'un ancien bonheur cassé et complètement fissuré. Mais c'était mon bonheur. Personne n'avait le droit de me l'enlever.
Je continue à regarder la pluie et le vent danser dans une valse dont elle seules connaissent le secret, pour fêter avec moi la fin de ma vie en tant que danseuse de la Bratva rouge, et le commencement d'un avenir inconnu dans une mélodie très triste où le vent l'accompagne pour rythmer ma mélancolie.
Je souffle tout en me disant que c'est pour le meilleur. À ce moment-là, je ne savais pas que le pire m'attendait.
Après tous, j'ai juré pour le meilleur mais... aussi le pire.
💍🩸
Coucou! Je vous retrouve avec le chapitre 7 qui a pris un peu de temps car je suis en pleins corrections, je revois tous avec une superbe amie qui est lirecestsurvivre que j'adore pour toute c'est annotations 😜😘
A très vite pour le chapitre 8

La Mafia De Chicago: La Zolatka De La MafiaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant