Night Driver

24| Romanellia

J'avais passé plus d'une heure avec Louisa à rechercher où est-ce que cette femme était passer, mais rien. Nous avions essayé de contacter Aïko depuis deux jours mais il n'ouvrait ni la porte de chez lui ni ne répondais aux appels, il se contentait de nous écrire des messages d'excuses, assurant qu'il était parti en mission pour quelques jours. Nous voulions faire une réunion d'urgence mais aucune réponse à ce sujet, seulement un : « On verra quand je serais rentré ».
Je n'étais pas en forme mais ceci ne devait pas trainer, il était urgent de parler de notre couverture potentiellement compromise par cette femme. Quelque chose me disait que nous n'avions plus beaucoup de temps avant que tout ceci parte en vrille. Je me laissais trainer dans la boîte par Louisa et les lumières me brûlèrent les rétines. Les gens dansaient et mon entrée ne passa pas inaperçue aux yeux de certains membres, même si ma victoire remontait à trois jours, ils avaient l'air de ne pas avoir oublié qui avait battu leur chef. Mon corps s'emplit d'une énergie intense et un sourire radieux s'afficha devant les visages chaleureux que m'offrait les membres des SerpentSand.

- Alors quand est-ce que tu feras partie des Serpent officiellement ? me cria-t-on.

- Alyos ne me laissera pas entrée dans le gang maintenant que je l'ai battu !

- Quel humain serait capable de te refuser quelque chose beauté ?

- Alyos ! Pouffa de rire Louisa, comme si c'était une évidence, tout en m'entrainant vers le bar.

Nous riâmes puis le barman nous offrit à boire en récompense de ma première place. Je commençai alors à me sentir mieux, à oublier mon altercation avec l'homme mais aussi cette femme à la peau abîmée qui m'avait reconnu dans cette ruelle sombre. Les gens ici semblaient décontracté et totalement en harmonie les uns avec les autres. Un groupe chantait sur scène et quelques groupies tentait de toucher les pieds du chanteur.

- Alors avec Alyos ça avance ?

- De quoi tu parles ? je demandai en piquant un fard.

- Je vous ai vu dans la ruelle, vous étiez presque en train de vous embrasser.

- Ne dis pas de conneries Louisa, on parlait.

- Je ne sais pas si je dois prendre mal le fait que tu me caches ce genre de trucs mais bon... Je sais ce que j'ai vue et il n'est pas dur de deviner que vous vous plaisez mutuellement... du moins, à certains moments.

- Il n'y a rien entre nous.

- Mouais.

Je fis mine d'entrer dans la foule pour couper fin à la discussion mais en fait je cherchai seulement à sentir le frais sur mes joues devenus bouillante de gêne. Il faut être fou pour se lier à un chef de gang, il faut être complètement idiote et je crois que je l'étais en vue de la réaction que j'avais eu le soir de ma victoire. Nous avions été si proche que cela m'en coupait encore la respiration. Je finis enfin par passer une porte mais avec les stroboscopes je ne savais pas du tout où est ce que j'allais. Avec un peu de chance c'était les toilettes. À peine la porte fermée un air frais remplit mes poumons, la musique diminua considérablement et l'ambiance changea du tout au tout. J'étais toujours à l'intérieur, dans une grande salle pleine de velours pourpré et des meubles en bois anciens. L'éclairage jaune donnait une ambiance chaleureuse. J'interrompis tout mouvement quand j'aperçus au fond de la salle parmi les nombreux canapés et petites tables, un groupe d'homme en pleine argumentation, poussant des cris presque bestiaux pour se faire entendre les uns des autres. De là, une fumée épaisse se dégageait, ils fumaient comme des pompiers et donnait à tout la salle une brume épaisse. Mais alors que je n'y pensais plus la porte se referma dans un claquement gigantesque. La petite foule s'arrêta alors de parler et se tourna vers moi. Je tremblai devant leurs mines pleines de colère. J'aurais aimé m'effacer à tout jamais de leurs esprits. Quand soudain, je vis le visage d'Alyos, surpris de me voir là, mais ses yeux se muèrent bientôt en deux fentes, il parût tendu. Ou plutôt il semblait déjà planifier ma mort. S'en fut trop pour moi, cette fois j'avais dépassé les bornes et il allait me le faire payer. Je cherchai alors la poignée d'une main tremblante pour pouvoir fuir au plus vite.