15| Alyos (partie 2)

122 4 0
                                    

FLASHBACK

J'étais derrière Lewis, son dos en guise de rempart, m'agrippant à son tee-shirt de toutes mes forces, nous savions tous les deux ce qui allait suivre et cela n'avait rien de merveilleux. Une main nous attrapa tous les deux avec une force extrème et sa voix tonna au-dessus de nous :

- Puisqu'aucun de vous ne se dénonce je vais devoir vous punir tous les deux.

Notre père ouvrit la porte qui menait à la cave, je fus pris de panique.

- Lewis, je t'en prie, fit-il d'une froideur à m'en faire frissonner. Entre d'abord.

Alors que mon frère commençait à s'engager sur la première marche je fermai les yeux et hurlai, un cri gorgé d'une rage irrépressible sortit de ma bouche et emplit la maison.

- C'est moi qui ai mis le feu !

Un long silence parcourut soudain l'air, un silence pendant lequel l'expression de mon père changea tellement que je finis par ne plus le reconnaitre. Mon père me poussa violemment vers la cave et Lewis tenta de remettre la faute sur lui, bégayant et implorant à notre père de m'épargner mais je me sentis soudain soulevé par de gros bras et mon corps finit par ricocher contre les marches en bois, le chute fut violente et je sentis mes côtes craquer. C'était comme si j'avais senti chaque marches brisés mes os, mes jambes et mon dos. Lewis ne devait pas me protéger à chaque fois. C'était lui le plus grand mais pas le plus fort.

- Lewis tu seras bien gentil de monter dans ta chambre et de n'en descendre que quand je te l'aurais dit.

Mon frère s'exécuta sans broncher, des larmes coulant sur son visage en silence. Je vis sur son visage un air de dégout qu'il réussit à faire disparaître quand notre père le regarda une dernière fois. Je vis ses bleus dépasser du col de son tee-shirt et de ses manches, j'avais fait ça pour lui : s'il avait reçu plus de coups, son état l'aurait certainement conduit tout droit au coma ou pire. Les pas de mon géniteur me terrifiaient, j'avais toujours détesté cette cave et mon père encore plus. La porte était fermée à clef et il la fit tourner dans sa main, j'étais maintenant piégé et seul avec lui.

- Attrape la clef fiston.

Sa voix était dure et je me devais d'obéir pour alléger ma peine. Maman était parti travailler sur le marché du Centre et papa nous avait ramener de force à la maison car en début d'après-midi, un feu avait ravagé une partie de son bureau. Malheureusement je n'avais pas été assez discret et mon frère était arrivé au mauvais moment.

Pourquoi brûler son bureau ? Parce qu'il le méritait.

Hier il avait encore frappé maman et l'avait forcé à faire certaines choses. J'étais là, je l'avais vue entre deux barreaux des escaliers, empoigner maman par les cheveux alors qu'elle pleurait en silence. Il l'avait poussé sur le canapé et l'avait déshabillé de force.

Je me relevai et essuyai mon arcade ensanglanté, conscient que j'allais devoir recoudre ça tout seul. Je tentai d'allonger la main devant pour attraper les clefs mais ce fut à ce moment qu'un pied entra en contact avec mon flan m'envoyant contre un vieux meuble en marbre. Je m'écroulai, tandis qu'il hurlait des insultes toutes aussi tranchante que ses coûts. 

Il le méritait, Alyos, il méritait que son bureau parte en fumée pour être un tyran avec sa famille et son groupe.

Les SerpentSand étaient unis parce qu'il tuait ceux qui allaient contre sa pensée. Ceci depuis toujours, il forçait le respect.

Jamais je ne deviendrais comme lui.

- Alyos, relève-toi.

Je m'exécutai, il fallait que je tienne, il fallait que je sois plus fort que lui. Pour maman et Lewis. Pour les SerpentSand.

Night DriverOù les histoires vivent. Découvrez maintenant