1| Romanellia

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"You are not prepared for tonight,
You better run for your life"
- The Seige ***RUN FOR YOUR LIFE-

On me poussa, on m'appela par tous les noms sauf le mien, on me hurlait d'avancer.

Comment je suis arrivée là ?

On essayait de me toucher mais j'arrachai chaque main qui m'effleuraient. On réussit pourtant à arracher mon chouchou et mes cheveux retombèrent sur mes épaules. Je sentis des ongles s'enfonçant dans ma chair, on essayait de me pousser, de soulever ma robe, de déchirer mon gilet. Je protestais, criais et commençais à pleurer. J'essayais de me retourner pour m'enfuir mais on me poussait et en moins de deux secondes je me trouvais au milieu d'une petite place. La foule reboucha très vite le passage par lequel on m'avait poussé. J'étais prisonnière maintenant. Je voulais simplement savoir ce qui se passait, pas en arriver là. Mais je me retrouvais prise au piège comme un animal devant des phares. Je me tournais en espérant pouvoir trouver un espace où m'enfuir ou même me cacher. J'avais si chaud. Une goutte de sueur coulait dans mon cou créant un frisson violent que je n'arrivais pas à dissimuler. L'air chaud du désert me donnait un mal fou à reprendre ma respiration et la voute noire qui se tenait au-dessus de moi paraissait plus proche qu'elle ne l'avait jamais été. Je n'avais jamais vraiment aimé la nuit, surtout quand on vous répétait que des activités illégales se déroulaient partout dans la ville dès que la nuit tombait. La foule m'entourait ainsi que deux voitures tout-terrain équipées de gros projecteurs sur le toit qui soudain s'allumèrent me forçant à cacher mes yeux derrière mon avant-bras devant l'éclair de lumière aveuglant.

- On se calme ! Hurla quelqu'un que je ne pouvais pas voir. Qui est le dernier concurrent ?

Je distinguais une silhouette sur le capot de la voiture. Un homme tenant un micro, je ne voyais que sa carrure, un garçon plutôt jeune, Il devait avoir l'âge de mon frère. Mon coeur était au bord de la rupture et mes jambes étaient tellement tremblante que je manquais de peu de m'écrouler à chaque inspiration. Le silence devint palpable et le respect qui emplit l'espace semblait pouvoir être coupé au couteau. Puis soudain ils se remirent tous à hurler.

- Pas tous en même temps ! Cria l'homme dans le micro avec force.

- Elle ! La petite là ! La pucelle ! Hurlèrent des voix alors que la foule se taisait petit à petit.

Je me tournai vers la provenance de la voix qui venait de me désigner comme pucelle. Un vieil homme avec un foulard sur le crâne, de là où j'étais je le voyais me sourire malicieusement avant de bougonner quelque chose dans sa longue barbe poivre et sel.

- Ouais la gosse là ! Déclara une fille pas plus jeune que moi avec un tatouage dans le cou.

- Une gamine ! Fit-il toujours sur le toit de son engin. Alors tu veux courir c'est ça ?

- Hum... Vous pouvez éteindre ces lumières s'il vous plaît ? Je... vois plus rien.

Je ne sais même pas pourquoi ni comment j'avais pu répondre ça. J'étais pétrifiée par la peur.

- On les éteints... mais seulement si tu cours. Hurla une voix dans la foule.

Je me retournai pour fusiller du regard celui qui avait parlé. Ne le trouvant pas je reportai mon attention sur l'homme toujours à contre-jour.

- Alors ? reprit le jeune homme.

- Je...

- Bon elle court ! Éteignez ! ordonna-t-il en sautant de la voiture.

Quoi ? J'étais médusée, je ne savais même pas ce que voulait dire "courir". Je me précipitai sur lui dans l'optique de réparer ce mal entendu. Les lumières s'éteignirent et la foule partie en courant, surexcité par ce qui se préparait. Toute cette situation m'échappait complètement.

Night DriverOù les histoires vivent. Découvrez maintenant