10| Alyos

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"They put a hole in the back of my head called it suicide
Woke up with these holes in my hands from the day I was crucified,
You decide if you wanna ride,
Can't stop us when we unified"
- Grandson***STIGMATA-

Un son horrible pénétra mon putin de rêve. Un bip strident et insoutenable, un peu comme mon mal de tête dû à ma gueule de bois. J'essayai de me relever mais une atroce douleur s'insinua dans tout le haut de mon corps. J'étais chez Aïko, je m'en rappelai enfin. J'étais chez mon meilleur ami et Louisa m'avait soigné.

Non, ce n'était pas Louisa.

Je levai la tête lentement pour savoir si elle était toujours là. Effectivement des cheveux éparpillés sur l'oreiller, soudain elle remua sous la couette, deux bras s'étirèrent vers moi pour se réveiller. Mais elle n'alla pas pour autant arrêter son réveil dont le volume augmentait chaque seconde.
Je ne pouvais pas bouger et cette chose m'agressait carrément.

- Tu veux bien arrêter ton truc ? Avant que je l'explose contre le mur ?

Elle sauta instantanément du matelas et courut vers son téléphone. Un long tee-shirt couvrait son corps : sûrement celui de son frère. Ses cheveux un peu ébouriffés lui donnaient l'air d'avoir dormi sous une tempête de vent. Elle retourna ensuite s'allonger dans son lit d'appoint, un vieux matelas gonflable qui s'était visiblement bien dégonflé durant la nuit.

- Putain, je rêve ou tu as mis un réveil et tu te rendors !

- J'ai oublié de l'enlever, tu vas pas m'emmerder pour ça.Grogna-t-elle en me lançant un regard qui me fit plus rire que peur.

Elle n'a pas l'air d'être du matin décidément.

- Comment je fais pour me rendormir maintenant ?

- Désolé d'avoir importuné ta petite personne, Alyos. Maintenant tu me laisses dormir ?

Si elle croit qu'elle va y arriver !
Je soupirai, tentai de bouger mes bras. Ils coopérèrent mais avec grande douleur. Je l'entendis se retourner dans les draps. Mon corps était endolori par les coups que j'avais reçu hier.

Hier...

Depuis quand je confondais Romanellia avec le paradis ? Qui était ces gars qui avait osé toucher à un chef de gang ? Pourquoi j'avais essayé de l'embrasser ? Je ne savais plus si nous étions allés plus loin que ce simple essai et ne voulais clairement pas le savoir. Je me levai avec difficultés, boitillant jusqu'à la petite table basse qu'ils avaient décalé pour le matelas.  J'attrapai la télécommande de la télé et l'allumai et partit vers a cuisine. Je montai le son au maximum.

- C'est une blague ! Pesta-t-elle en levant sa tête de l'oreiller pour me regarder droit dans les yeux.

- Non, il doit bien y avoir un épisode de Bob l'éponge, un truc bien criard qui t'empêcherai de te rendormir.

Je mis alors la chaîne de dessin animé. Comme prévu la voix de l'éponge carré retentit ce qui me donna automatiquement envie de l'étrangler. J'avais toujours détesté ce truc. Depuis quand une éponge de cuisine a une maison ananas dans l'océan ? Voilà pourquoi je ne prenais pas de drogue, parfois ça faisait des ravages comme à Stephen Hillenburg. Mais alors que je me dirigeai dans la cuisine pour fuir ces voix mais surtout mettre en route la machine à café pour l'empêcher de se rendormir, je la vis fixer l'écran. Un sourire plaqué sur les lèvres.

Merde...

Apparemment il n'y avait que moi qui n'aimait pas ce dessin animé de mioche. Mon plan venait de foirer. Je mis néanmoins en route la machine qui fit un bruit d'enfer couvrant la voix de l'étoile de mer en pantalon hawaiien. Elle émit une plainte, tous ces bruits parasites créaient une cacophonie insupportable. Content de moi je m'assis sur un siège et attendis mon café. Il fallait que je retourne au Centre. Julien devait être en train de régler tous les problèmes qu'apportaient mon absence à la course d'hier. Dire que je comptais sur cette course pour implanter notre groupe sur la côte ouest.

Night DriverOù les histoires vivent. Découvrez maintenant