Night Driver

4| Romanellia

"And every breath
that I've been taken,
since you left feels like
a waste on me"
- Lewis Capaldi *** BRUISES -

FLASHBACK

J'étais assise sur le lit de mon frère qui s'amusait à essayer de lancer une balle dans le panier de basket accroché à son mur. Je le regardais faire avec admiration, mon livre pour l'école posé sur les genoux. Notre professeur nous avait donné un livre à lire et comme à mon habitude j'avais pris le plus gros ainsi que le plus compliqué. Il racontait l'histoire d'un jeune garçon qui recherche le trésor que son grand père lui avait laissé avant de mourir. J'aimais regarder mon frère, il était toujours très drôle. Je finis par rire quand, sous la concentration il sortit sa langue jusqu'à toucher son nez, il fronça les sourcils et ses cheveux dans tous les sens lui donnaient un air de "je viens de me réveiller".

- Quoi ? Fit-il en se tournant vers moi.

- Tu as une drôle de tête quand tu es concentré. T'es bizarre.

Il me regarda sévèrement. Il était à peine plus grand que moi et tout le monde pensait que j'étais l'ainée. Mais hier il m'avait rappelé que c'était lui le plus grand. Hier, il avait eu douze ans. Il s'approcha de moi et m'arracha mon livre des mains.

- Rends le moi, Aïko! Je criai en le poursuivant dans toute la maison.

- C'est encore une histoire pour bébé ?

- Je ne lis plus d'histoire pour bébé, j'ai dix ans je te signale !

Il se plaça autour de la table de la salle à manger et tournait autour pour m'éviter. Quand soudain j'abandonnai.

- Papa ! Papa !

Mon cri résonna dans toute la maison et j'entendis une porte s'ouvrir en haut. Mon père descendit les marches avant d'arriver dans la pièce. Il était grand et il portait une grosse veste en cuir. En arrivant il nous offrit un sourire et croisa les bras sur son torse. Mon papa était mon héros et je l'aimais plus que tout.

- Vous ne devriez pas être en train de vous brosser les dents, les deux monstres ?

- Aïko m'a volé mon livre !

- Romanellia m'a dit que j'étais moche !

- Non j'ai pas dit ça !

- Si tu l'as dit !

- Du calme ! fit-il d'une voix forte.

Nous nous tûmes mais nos regards restaient pleins de colère. Il nous fit soudain signe de nous approcher, nous obéîmes.

- Comment vous allez faire quand je ne serai pas là hein ? Pour que vous arrêtiez de vous embêter tout le temps ?

- Mais tu seras toujours là papa !

Je répondis en lui sautant dans les bras. Une lueur de tristesse passa dans ses yeux mais je m'en moquai mon père nous réconciliera toujours avec mon grand frère.

- Pourquoi tu es habillé ? Tu sors avec maman ce soir ?

Je me détachai de lui et le regardai en voyant que mon frère avait raison. Il était habillé et son visage se crispa un instant.