27| Alyos

102 5 1
                                    

"Through the smoke, through the ash, through the flames
And it burns like a fire in my veins
In the end you'll remember my name"

Allongés sur mon lit nous ne regardions rien, trop absorbés par tout ce qu'il venait de se dérouler. Je ne savais plus où j'en étais, mais étonnement je me sentais si bien, là, avec cette fille sur mon lit. Bien mieux qu'avec toutes ces autres filles. Bien mieux que seul. J'étais passé aux aveux et elle était resté. Le seul problème était encore mon passé et mon problème de folie. Mais ce soir, j'étais comblé. Elle était près de moi, son bras effleurant le mien. Je ne savais pas comment cela évoluera demain, je ne voulais pas encore y penser. Peut-être allait-elle m'annoncer au petit matin que cela était un moment égarement, une erreur qu'elle ne reproduira pas. Mais pour l'instant, je me contenterais juste de me perdre dans ses yeux autant que possible.

- Je suis désolé d'avoir potentiellement gêné ta soirée.

Sa phrase fut chuchotée comme si elle ne voulait pas me réveiller. J'avais oublié ce dîner, la voir entouré de tous ces mafieux m'avait profondément rebuté. Dégouté de moi-même et de leurs comportements. Elle était si brillante et pleine d'entrain que ce monde paraissait être son total opposé. Je fis abstraction de notre proximité mensongère même si ses joues rosis par l'excitation de mes doigts sur sa peau avaient failli me faire perdre la tête.

- Tu n'étais pas sérieuse en disant vouloir être ma chauffeuse ?

Je me relevai et lui fis face, bien décidé à lui tenir tête. Je savais qu'elle était sérieuse et qu'elle aussi se battrait pour que je cède. Son visage était légèrement éclairé par la lune qui se tenait dans le néant du ciel, derrière la fenêtre. J'aperçus un petit rictus sous mon ton inquiet.

- J'étais sérieuse. Tu as besoin d'un chauffeur et je serais là.

- Non, il est hors de question que tu fasses des missions, de près comme de loin.

- Je crois que tu as oublié à qu'elle point tes collègues étaient sérieux.

- Ils ne poseront pas de problèmes, je fais ce que je veux. Je te rappel que je suis le chef.

- Il ne va rien se passer, je serais dans une voiture. Rien ne va m'arriver.

- Je n'ai pas envie que tu voies ce genre de choses...

- Ou plutôt tu ne veux pas que je te voie comme ça... Comme tu te comportes dans ces missions.

Je restai silencieux, les sourcils froncés, nous savions donc tous les deux que c'était la vraie raison.

- Si je ne suis pas loin, tu ne retomberas pas dans tes crises Alyos. Tu l'as dit toi-même. Tout va bien se passer

Je ne pus qu'hausser les épaules, elle était vraiment bornée et je n'y pouvais rien. Ma réticence ne fit que confirmer mes soupçons : j'éprouvai vraiment quelque chose pour elle. Un sourire triste s'afficha sur mon visage et je finis par me moquer de moi-même :

- Si ton frère apprend ça, je suis mort...

J'avais totalement omis cette part de l'équation. Aïko était totalement opposé à ce que j'approche sa sœur.

- Il n'en saura rien.

J'explosai de rire avant de lever un sourcil.

- Comme si Louisa allait se taire devant ça.

- Dans ce cas tant pis, on sera mort tous les deux.

Nos rires éclatèrent dans la chambre et pour la première fois depuis longtemps je me sentis heureux ; véritablement. Je finis par me lever et tiré les rideaux, nous plongeant dans la noirceur totale.

Night DriverOù les histoires vivent. Découvrez maintenant