3| Romanellia

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"Having these fragile dreams,
Every night you haunt me
in my head."
- Call me Karizma *** SLEEP -

En sueur dans ma chambre, je tentais de m'apaiser. J'en avais marre de faire ce même cauchemar en boucle, chaque soir. Au début, mon sommeil et mon humeur en prenait un coup mais maintenant, j'avais appris à faire avec. J'avais fini par m'endormir, mais je n'avais dormi que trois heures. Je me levai et m'habillai en passant par la salle de bain pour nettoyer la sueur qui collait à mon corps. Lorsque j'eus fini de descendre les marches je retrouvais ma mère et mon frère en grande conversation politique. J'agitai ma main pour les saluer. Mon frère m'offrit son sourire habituel comme si rien ne s'était passer la veille. Chaque matin j'étais de mauvaise humeur. Comme à mon habitude je faisais le même cauchemar, la même mise en scène. Celui qui faisait que mon père me manquait chaque jour.

- Un peu plus énergique qu'hier j'espère Romanellia ! Me réprimanda ma mère.

Je versai le reste du café dans une tasse fermer pour l'emmener en cours. J'étais prête pour partir, je ne voulais pas rester plus longtemps sous le regard désapprobateur de ma mère. Pour seule réponse un grognement sortit de ma bouche et je piquai le reste du pancake de mon frère.

- Hé madame grognon, tu ne peux pas te servir dans le plat ?

- Je préfère quand ta bave est dessus ! Je criai alors que j'enfilais déjà mes baskets.

- Vous ne pouvez pas arrêter de vous chercher des noises une fois pour toute ? Vous avez plus de dix ans ! S'exclama maman, agacée.

Je tirai la langue à notre mère dans son dos. Aïko leva les yeux au ciel.

- Attends Romanellia, fit-il soudain, tu vas m'emmener aussi.

Aïko passa devant moi et m'ouvrit la porte, je le remerciai rapidement. Il entra dans ma voiture et jeta sa veste sur la plage arrière. Je sirotai mon café pour pouvoir me réveiller correctement et me préparer à la discussion qui étais inévitable. Il marqua une pause en voyant le talkie-walkie poser sur le siège. Je suivis son regard et me maudis de ne pas l'avoir jeté par la fenêtre.

- Alyos a balancé ça dans ma voiture hier, quand tu es parti devant.

- Quel con ! Murmura-t-il.

- Hé ! N'insulte pas les gens comme ça. Je protestai.

- Tu le défends où je rêve ?

- Pas du tout c'est juste que je ne vois pas pourquoi tu l'insulte comme ça, il ne t'a rien fait.

- Non Rien ! À part vouloir baiser ma petite soeur.

J'appuyais sur le frein en plein milieu de notre quartier, choquée par ses mots, il n'aurait jamais parlé comme ça devant moi avant. Il semblait se moquer de moi, agacée, j'accélérai et rejoignis l'autoroute.

- Je lui rendrais son talkie-walkie quand je le-

- Tu ne le verras plus, et je t'interdis de me suivre de nouveau. Je lui redonnerais moi-même, me coupa-t-il, Je ne veux plus jamais que tu le revois c'est clair ?

Je me concentrai sur la route un moment, quand je finis par craquer :

- Je sais qu'il vient de temps en temps sur le campus.

Je ne peux pas me taire parfois ?

- Tu l'as déjà croisé ? Me demanda-t-il surpris.

- J'étais en cours, tu es sorti et vous avez parlé quelques minutes puis il est parti.

- Bonne mémoire, c'était il y a des mois et depuis il n'est pas revenu.

- Pourquoi ? Je demandai piqué par la curiosité.

- À l'université, beaucoup de monde sait qu'il n'est pas... très fréquentable. Pour ne pas attirer l'attention sur moi, on a décidé de se voir seulement pour les courses ou dans la ville abandonnée.

- Tu te soucis du regard des autres toi ?

- Je me soucis des rumeurs qui pourraient arriver jusque dans tes oreilles et que tu transmettrais à maman. Mais bon, c'est foutu maintenant.

- Pourquoi il ne va pas en cours ? Je repris après un long silence.

- Il a étudié jusqu'à la fin du lycée avant de devenir le chef du gang des SerpentSand à dix-neuf ans.

- Mais comment on peut devenir chef à un aussi jeune âge ?

- Dans les Serpents c'est comme un système de roi et d'héritié. Le père d'Alyos lui a légué sa place en mourant et maintenant, il est notre chef.

Je me tournai vers lui, le feu était vert mais je ne passais pas. Je me moquais bien de gêner les gens derrière. Je le regardais abasourdie. Avait-il vraiment dit... Notre ?

- Romanellia, tu serais gentille de nous éviter des ennuis, fit-il en regardant derrière les voitures qui s'impatientaient.

- Purée ! Tu t'es entendu ? Commençai-je à lui crier, au bord des larmes.

Il me regarda surpris de mes hurlements.

- Tu viens vraiment de te considérer comme l'un des leurs ?

- Oui, Romanellia, je suis un SerpentSand depuis plus d'un an officiellement.

Je ne répondis pas et essuya les larmes qui commençaient à couler sur mon visage. Le feu était repassé au rouge et le concert de Klaxon se tut enfin. Je ne voulais plus le voir et si je pouvais sortir de cette voiture je le ferais sans hésiter. Je ne pensais pas que mon frère pouvait faire partir d'un gang de pervers et de sang-froid. J'avais l'impression qu'il venait de m'ouvrir la poitrine pour en extirper mon coeur et l'écraser sous mes yeux.

- Nous sommes une famille, Rom.

- Tu te rend compte que c'est illégal ? Tu pourrais mourir !

- C'est le risque à payer pour...

Mais je n'entendis pas, je ne voulais pas en entendre plus, j'allumai la radio et une musique éclata dans la voiture, je tournai le bouton du volume au maximum.

***

Voilà!
Le chapitre 2!
Un peu plus court mais c'est pour pas vous saoûler😜

Que pensez vous d'Aïko qui fait partit du gang ?
Romanellia a raison de réagir comme ça ou c'est un peu trop?

Ciao guys !

Night DriverOù les histoires vivent. Découvrez maintenant