Miss S [Terminée]

Chapitre 4 - Proposition indécente

Média : Walk on the Wild Side – Lou Reed

Lundi 6 février 2017

Je n'ai pas vu la matinée passer tant nous formons une équipe efficace avec Alex, alliant boulot et bonne humeur. Comme nous n'avons pas eu beaucoup de clients, nous avons pu finir de vider les cartons avant que Kat arrive.

Devant rejoindre rapidement le musée, Alex cède la place à ma collègue toujours surexcitée par la visite de son grand frère. Elle me relate la fin de leur soirée où après mon départ, ils ont sorti les jeux de société. Alternant jungle speed, jenga et jeu du post-it, ils ont terminé par un strip poker qui me laisse aisément présager l'issue de la nuit entre Matthew et Crystal. J'écoute sans grand intérêt le récit de leurs délires.

— Tu nous as manqué Sarah, me confie-t-elle. Matthew n'a pas compris pourquoi tu t'es vexée. D'ailleurs, il va bientôt passer, il doit me poser les clés de l'appart comme je finis tard ce soir, vous devriez faire la paix.

— Pourquoi il n'utilise pas celles de ta coloc ? bougonné-je, n'ayant aucune envie de sympathiser avec lui.

— Oh toi tu es jalouse ! me chambre Kat.

— Pas du tout. Même si je dois avouer qu'il est plutôt beau gosse, il ne m'intéresse absolument pas.

— On parle de moi ?! surgit Matthew tout sourire.

Il ôte son bonnet et s'ébouriffe les cheveux restés plaqués en arrière. Damn, c'est qu'il est sexy ce con avec son blouson aviateur en cuir.

— Salut Sarah, c'est un plaisir de te revoir. Tiens sœurette voici les clés avant que je me laisse distraire, dit-il en me jetant un regard taquin.

— Salut. Je vous laisse, je prends ma pause, sors-je pour couper court à ses œillades.

Je me dirige vers la salle de repos pour me servir un café et prendre ma doudoune afin d'aller fumer une clope sur le trottoir. Je me mets à l'écart du sex shop et profite du parasol chauffant du Shorty's, le bar voisin du Secret Garden. Le patron est sympa et nous autorise à squatter son cendrier et la chaleur de sa terrasse chauffée. C'est un luxe non négligeable l'hiver à New-York que je savoure pleinement en emplissant mes poumons de la fumée âcre de ma cigarette.

— Tu me prêtes ton briquet ? me coupe Matthew dans mon moment de plénitude.

— Putain mais t'es vraiment collant. Tu ne peux pas aller emmerder quelqu'un d'autre ?

— Allez, s'il te plaît poupée.

— Je ne te permets pas de me donner de surnom, je ne suis pas ton jouet et encore moins ta poupée. Tiens, lui tends-je mon feu. Et maintenant, oust dégage de ma vue que je prenne ma pause tranquille.

— Tu as du caractère toi, j'adore. Tu n'as pas envie de baiser ce soir ?

Je tousse en m'étouffant avec mon café.