Miss S [Terminée]

Chapitre 16 - Dress-Code (PDV Nick)

Média : Dance of The Clairvoyants – Pearl Jam

Vendredi 24 février 2017

Rien de telle qu'une soirée entre potes pour me changer les idées. J'ai beau essayer de remonter la pente par tous les moyens, je dérouille grave. Pourtant la méditation m'apaise mais ce n'est pas suffisant. J'ai toujours cette colère en moi, cette rage contre ce putain de karma qui m'a volé ma vie et surtout l'un des êtres qui m'était le plus cher. Du coup, toutes mes tentatives de peinture ont été vaines, je ne trouve pas l'inspiration dans mes idées noires. Les quelques ébauches que j'ai montrées à Keith n'étaient pas à la hauteur de mon potentiel. Et je le sais, c'est encore plus frustrant.

Cette semaine j'ai appelé ma mère comme je l'avais promis à Marta. Elle a bien senti que j'allais mal malgré mon attitude nonchalante. Comme je pouvais m'y attendre, elle souhaiterait que je rentre à Hawaï pour pouvoir s'occuper de moi. Mais je ne veux pas qu'elle me voit dans cet état lamentable. Elle a son deuil à encaisser alors je ne vais pas en plus lui imposer ma déprime, déjà que je ne me supporte pas moi-même.

Heureusement, je peux compter sur l'amitié indéfectible de Joey. Et ce soir, il m'emmène manger une bonne côte de bœuf pour me remonter le moral. Alors pour lui faire plaisir, j'ai enfilé la première chemise que j'ai trouvée dans ma penderie. J'ai attaché mes cheveux en chignon haut afin d'avoir l'air plus soigné, enfin, moins homme des cavernes comme s'est amusé à me le souligner ce grand con. J'espère juste que ma chemise n'est pas trop froissée car ça fait un bail que je n'ai pas mis les pieds dans un pressing. Quoi qu'il en soit, je sais que mon pote appréciera mon attention.

Au moment où la sonnette de la porte retentit, je finis de me mettre un peu de parfum, et ouais je joue le jeu jusqu'au bout, et enfile mes bagues tête de mort. J'ai toujours aimé porter ce genre de bijoux un peu trash en guise de symbole pour la communauté des bikers. Depuis que je ne peux plus conduire une moto, ce besoin d'exprimer mon appartenance au monde des motards est d'autant plus capital.

— Salut mon pote, surgit-il à peine lui ai-je ouvert la porte.

— Salut Joey.

— Oh putain, mais t'es beau comme un camion ! Tu me fais honneur, ajoute-il en me donnant une accolade fraternelle. Et en plus tu sens bon ! Bordel, champagne ce soir ! Ça fait des mois que je ne t'ai pas vu prendre soin de toi de la sorte. T'as un rencard après le resto c'est ça ?! me chambre-t-il.

— C'est juste pour toi mon lapin ! Content que tu apprécies. Et si tu m'invites et fais péter les bulles, je vais peut-être réitérer plus souvent l'effort, entré-je dans son jeu.

— S'il n'y a que ça pour te motiver à ne plus te laisser aller, pas de problème ! Allez, enfile ton manteau et prends ta canne.

— Putain, on dirait que tu parles à un papi. D'accord mon petit, râlé-je.