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Alice observa le paysage défilé sous ses yeux. Avec ses parents, ils avaient quitté leur maison familiale pour venir s'installer quelques mois sur Paris, sa mère étant une avocate très réputée, elle avait été réquisitionnée pour une grosse affaire qui impliquait des hommes politiques. Alice vit, à travers la fenêtre, la Tour Eiffel qui commençait à s'illuminer. Elle se redressa légèrement, et observa son père qui était concentré sur la route. Paris était une très grande ville, et les Parisiens ne semblaient pas savoir conduire. Elle tourna légèrement la tête et regarda sa mère qui avait le regard fixé sur la route. Elle soupira silencieusement, et ferma les yeux en se posant de nouveau contre la fenêtre.

Alice était vraiment très triste d'avoir quitté Dijon, même si elle n'était pas très populaire dans son lycée, et n'avait pas vraiment d'ami. Ce qu'il l'embêtait réellement, c'était d'avoir quitté sa maison et sa chambre, le seul endroit au monde où elle se sentait vraiment bien. Elle sentit les larmes lui monter aux yeux, en pensant qu'elle ne pourrait pas y retourner avant un long moment.

Alice ouvrit les yeux quand elle sentit une main sur sa jambe. Elle sourit à son père qui la regardait et sortit de la voiture. Elle prit son sac à dos, ainsi que le livre qu'elle avait pris pour la route, mais qu'elle n'avait pas lu. Elle observa l'édifice devant elle, un très grand immeuble d'au moins cinq étages. Elle garda son sac dans les mains et regarda sa mère entrer dans l'immeuble sans les attendre. Elle tourna la tête alors que son père posait une main sur son épaule.

- Je suis sûre que tu te plairas ici ma chérie.

- Elle est toujours en colère ? demanda Alice en relevant la tête.

- Elle a un peu de mal à accepter ce que tu lui as dit.

- Il n'y a que la vérité qui blesse.

- Je sais que tu ne voulais pas quitter Dijon, mais j'aimerais que tu donnes une chance à cette ville, et aux personnes que tu rencontreras.

- Je ne te promets rien, mais je vais essayer, répondit-elle en embrassant son père.

Jacques sourit et entra à son tour dans l'immeuble. Alice souffla longuement puis passa le pas de la porte, elle monta les quatre étages qui menaient à leur nouvel appartement. Elle ferma la porte derrière elle et posa son sac à dos par terre. Elle observa le long couloir devant elle. L'avantage d'avoir une mère aisée, ils n'auraient pas à vivre dans un trente mètres carrés à trois. Alice se dirigea vers le salon, qui se trouvait à sa droite, et s'avança vers son père qui avait ouvert une fenêtre et regardait l'extérieur. Il se tourna quand il la sentit près d'elle.

- Ta chambre est au fond du couloir, la dernière porte sur la droite. Tu as une salle de bain privative.

- Je devrais m'en réjouir, tu penses ? demanda Alice sans le regarder.

- Mets-y un peu du tien s'il te plaît.

- Je ferais des efforts. Pour toi, dit-elle avant de quitter le salon.

Alice passa devant sa mère sans lui adresser un seul regard. Tout cela était de sa faute, elle n'aurait jamais dû accepter ce contrat sans leur en parler. Mais non, l'argent était tellement plus important aux yeux de sa mère, plutôt que le bonheur de sa famille. Geneviève soupira et s'approcha de son mari qui la prit dans ses bras. Il l'embrassa sur le front et reporta son attention sur l'extérieur.

- Laisse-lui le temps de se calmer. Elle reviendra vers toi.

- Merci de ne pas m'en vouloir, dit-elle en le regardant.

- Je sais que c'est important pour toi et ta carrière, et que c'est une grande opportunité.

- Tu as quand même dû quitter tes amis et ton travail pour moi.

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