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Olivia ouvrit péniblement les yeux en entendant du bruit à l'extérieur de sa chambre. Elle plaça une main sur ses yeux, elle était encore très fatiguée, et il faisait encore nuit à l'extérieur, ce qui voulait dire qu'il était très tôt. Elle se redressa dans le lit et prit le cadre qui était toujours à côté d'elle, et le réinstalla sur la table de chevet. Elle souffla et se leva du lit. Elle passa par la salle de bain puis attrapa un sweat avant de sortir de la chambre. Elle frissonna quand ses pieds touchèrent le carrelage froid. Elle descendit les escaliers en silence, ses grands-parents semblaient encore endormis. Une semaine était passée depuis que sa grand-mère lui avait dit qu'elle était malade, elle ne lui en avait pas reparlé depuis ce jour-là et Olivia s'en portait très bien. À la vue du sourire que son grand-père affichait tous les jours, elle ne semblait pas lui en avoir parlé.

Olivia avait beaucoup de mal à passer des nuits complètes, elle avait tellement hâte de pouvoir rentrer chez elle. De pouvoir retrouver les personnes qu'elle aimait et qui ne la faisaient pas souffrir. Elle entra dans la cuisine et eut un temps d'arrêt avant d'allumer la lumière. Un soupir de soulagement passa ses lèvres quand elle vit que sa grand-mère n'était pas là. Elle ouvrit le frigidaire et attrapa la bouteille de lait. Elle sortit une tasse et ajouta le lait avant de la mettre dans le micro-onde. Elle attrapa la boite de chocolat en poudre et attendit que son lait soit chaud. Elle s'installa sur le plan de travail et souffla longuement en posant ses yeux sur le carnet noir qu'elle avait pris en descendant. Elle essuya ses larmes en repensant que ses parents avaient été forcés d'être séparés et que personne n'avait pu les stopper. Elle haïssait tellement sa grand-mère pour ce qu'elle avait fait à sa mère, et son grand-père avait lui aussi été un facteur important dans ce qu'elle avait subi. Et pourtant, on ne lui avait jamais interdit de venir ici. Personne ne lui avait rien dit quand elle avait demandé pourquoi, elle n'avait qu'une mamie. Et quand elle avait demandé à connaître ses autres grands-parents, on ne lui avait jamais refusé cette demande. Au final, on avait toujours voulu la protéger de la véritable nature des deux horribles personnes qui vivaient dans cette maison.

Olivia descendit du plan de travail, attrapa sa tasse bouillante et la posa sur l'îlot central. Elle ajouta le chocolat puis se dirigea vers l'extérieur. Elle ouvrit la porte et constata que le soleil commençait à se lever. Elle sortit pieds nus, il ne faisait pas très froid à l'extérieur, contrairement à cette maison qui était glaciale. Elle descendit les marches et traversa l'allée de cailloux. Ses pieds touchèrent l'herbe fraîche. Elle marcha quelques minutes avant de se poser contre un arbre. Elle savait qu'elle aurait un peu de paix ici, et puis ses grands-parents étaient encore endormis et ils ne viendraient pas la déranger. Elle souffla longuement puis prit une gorgée de sa tasse. Elle avait encore trois semaines avant de reprendre l'école, et elle espérait tellement qu'on vienne la chercher bien avant cela. Elle en avait tellement marre d'être d'ici et d'être séparé de sa famille. Elle aurait tellement voulu dire au revoir à sa grand-mère, mais son père lui avait dit qu'il était mieux pour elle, qu'elle en garde une belle image. Elle posa sa tasse à côté d'elle et ouvrit de nouveau le journal. Elle passa une main sur la dernière page qu'elle avait lu. Une personne avait frappé son père, et sa mère était de nouveau coincée avec ses parents. Elle posa sa tête contre l'arbre, et ferma les yeux. Elle se demandait comment sa mère avait pu avoir le temps d'écrire tout cela, et sans que sa grand-mère puisse le découvrir. Elle comprenait tellement pourquoi ils n'étaient plus une famille, et elle n'aurait jamais voulu connaître ses grands-parents si elle avait su tout cela.

Olivia ouvrit de nouveau les paupières quand le soleil se fit sentir sur sa joue. Elle se frotta le visage, elle ne s'était pas rendu compte qu'elle s'était endormie. Elle souffla longuement, et prit sa tasse dans les mains. Elle se leva et rejoignit la maison. La porte d'entrée était ouverte, ce qui voulait dire qu'au moins, un de ses deux grands-parents était levé. Elle passa la porte d'entrée puis se dirigea vers la cuisine. Elle se stoppa en voyant ses grands-parents en train de prendre leur petit-déjeuner. Elle les ignora et posa sa tasse dans l'évier, avant de prendre la bouteille de jus d'orange ainsi qu'un paquet de gâteaux dans le placard. Elle se dirigea vers la sortie pour rejoindre sa chambre quand une voix la stoppa.

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