37

397 13 38
                                    

Alice garda les yeux fermés, ne pouvant croire ce que le docteur Corsène venait de lui dire. Elle allait pouvoir être greffé, elle n'aurait jamais cru cela possible. Elle s'était toujours résignée à mourir, et maintenant qu'elle avait une chance de s'en sortir, elle ne pouvait stopper le sentiment de bonheur de l'envahir. Elle essuya ses larmes, tout en étant toujours dans les bras de son médecin. C'est un raclement de gorge qui les fit se séparer quelques minutes plus tard. Caterina regarda Alice, un grand sourire sur les lèvres, et essuya les larmes de l'adolescente. Elle lui serra légèrement la main avant de se redresser. Elle passa une main sur la joue d'Alice puis reprit place derrière, sur son bureau.

- Donc c'est vrai ? demanda Jacques plein d'espoir.

- Bien sûr monsieur Nevers, nous ne mentirions jamais sur une chose aussi importante.

Jacques hocha la tête et un sourire se dessina sur ses lèvres, sa fille allait être sauvé. Il tourna la tête vers elle et prit délicatement sa main. Il fut heureux de constater qu'elle ne le rejetait pas. Geneviève les regarda quelques secondes, puis posa de nouveau son regard sur le docteur Corsène, qui ne pouvait s'empêcher de sourire.

- Très bien, dit Geneviève en croisant les mains. Et que se passe-t-il maintenant ?

Caterina tourna la tête vers la mère d'Alice, qui semblait impatiente, comme-ci soigner sa fille la dérangeait. Elle se racla la gorge et regarda sa collègue avant de reporter son attention sur le trio.

- Nous devons hospitaliser Alice, quinze jours avant la greffe, et elle doit passer par une séance de chimiothérapie afin de faire de la place pour la nouvelle moelle osseuse.

- Très bien, alors nous l'hospitalisons aujourd'hui.

Le docteur Corsène ne put stopper le rire qui s'échappa de ses lèvres. Elle se reprit rapidement en voyant le regard de mépris de Geneviève. Elle regarda, Alice qui la regardait, elle semblait impatiente de savoir ce qu'elle devrait faire pour enfin retrouver sa vie d'avant, et Fred.

- Ce n'est pas aussi simple madame Nevers.

- Pourquoi ?

- Parce qu'Alice est enceinte.

- Très bien, faites-la accoucher alors, répondit Geneviève comme une évidence.

Caterina tourna la tête vers le docteur Lincoln, qui ne put s'empêcher de secouer la tête légèrement. Elle n'avait jamais rencontré la mère d'Alice, tous les rendez-vous étaient en compagnie de Fred et de Joséphine, et elle ne s'en était pas porté plus mal, au vu du visage et comportement désagréable de cette femme.

- Bien madame Nevers, je vais vous expliquer les choses, commença le docteur Lincoln.

- Je n'ai besoin d'aucune explication de votre part. Je pense que les choses sont assez claires. Vous avez un don, Alice se fait greffer, fin de la discussion.

- Pas tout à fait, madame Nevers.

Le docteur Lincoln se tourna vers Alice, qui ne semblait pas comprendre la conversation. Elle lui fit un sourire et se positionna devant elle.

- Tu m'écoutes, demanda Margaux en souriant.

- Oui, répondit Alice en lâchant la main de son père.

- Tu sais que pour te faire greffer, il faut que tu accouches.

- Je sais oui, répondit-elle en se raclant la gorge.

Le docteur Lincoln hocha la tête et fit un sourire à Alice. C'était de sa patiente qu'elle se préoccupait le plus, ce que sa mère pouvait dire l'importait peu.

SecretsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant