5

499 24 14
                                    

Alice observait Fred qui n'arrêtait pas de regarder autour de lui. Elle fronça les sourcils et se racla la gorge pour qu'il se concentre sur leur exposé. Ils ne leur restaient qu'une seule soirée pour terminer de rédiger leurs recherches. Ils n'avaient pas arrêté de travailler ces deux derniers jours.

-       Tu peux me dire ce que tu as ? demanda Alice exaspérée par l'adolescent.

-       Je me sens pas à l'aise chez toi.

-       Pourquoi ? Ça ne t'a pas dérangé la dernière fois que tu es venu !

-       Oui, mais ce n'était pas pareil et puis tu étais malade, j'ai pas fait plus attention que ça.

-       C'est quoi le problème ?

-       Je ne sais pas, dit-il en la regardant. Vous êtes riche ?

-       Non, répondit Alice rapidement. Ma mère gagne bien sa vie.

Fred se racla la gorge avant de se lever du canapé. Alice soupira silencieusement, ils n'allaient jamais avoir fini leur exposé, si Fred continuait à agir de cette façon. Elle se leva à son tour et s'approcha de lui alors qu'il observait un tableau accroché sur le mur.

-       Tu sais qu'il n'y a que les gens riches qui ont des portraits de famille comme ça, dit-il sans la regarder, et en observant le tableau où se trouvait Alice et ses parents. Alice était assise, alors que ses parents étaient debout derrière elle, et avaient chacun posé une main sur ses épaules.

-       Et même si j'étais riche. Je peux savoir ce que ça changerait. Fred se tourna et l'observa.

-       On serait pas du même monde et j'aurais aucune chance.

-       Une chance pourquoi ?

-       Pour sortir avec toi, dit-il comme une évidence.

Alice se mit à rire fortement, Fred fronça les sourcils en la regardant se diriger vers le canapé. Il se sentait blessé par sa réaction. Il ne bougea pas et attendit que son fou rire passe. Alice se tourna de nouveau, en ne le voyant pas revenir vers elle.

-       Quoi encore ? dit-elle passablement énervée.

-       Tu te moques de moi, répondit-il vexé.

-       Fred, on n'est même pas ami. Comment veux-tu que toi et moi sortions ensemble ?

-       En même temps, si tu laissais les gens entrer dans ta vie, répondit-il en s'installant à côté d'elle.

-       Écoute Fred, tu es quelqu'un de très gentil et très intelligent aussi. Mais je t'ai déjà dit que je ne voulais pas m'attacher.

-       Pourquoi ? demanda-t-il curieux.

-       Je te l'ai déjà dit. On arrête d'en parler maintenant, dit-elle en prenant des feuilles.

Fred l'observa pendant quelques minutes, elle ne leva pas le regard et resta concentrée sur la rédaction de l'exposé. Sa mère lui avait dit d'essayer de la faire changer d'avis, mais Alice ne semblait pas vouloir s'ouvrir à lui, et ce, peu importe toutes les questions qu'il lui avait posées ces derniers jours. Il s'était éloigné de son groupe, pour essayer de la connaître un peu plus, mais Alice restait campée sur ses positions. Elle ne voulait pas qu'il la connaisse, et ne semblait pas vouloir devenir ami avec lui.

-       Tu as perdu quelqu'un à qui tu t'étais attachée ? demanda Fred après un petit moment.

Il vit Alice se stopper dans sa rédaction. Le voilà le point sensible qu'il avait finalement réussi à atteindre. Il la vit inspirer et expirer plusieurs fois d'affilés, puis elle reprit l'écriture de ses documents.

SecretsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant