Alice se réveilla doucement en sentant une main sur son épaule, elle ouvrit les yeux et rencontra le sourire de son père. Elle lui sourit en retour et se redressa. Jacques posa un baiser sur son front.
- Tu n'as plus de fièvre.
- Je suis toujours autant fatiguée papa.
- Je sais, mais le docteur Corsène a dit que c'était normal.
- Fred a appelé ?
- Il est inquiet Alice, tu devrais lui en parler.
- C'est une simple grippe.
- Ce n'est pas une simple grippe et nous le savons tous les deux.
- Je n'ai pas envie de me disputer avec toi papa, pas aujourd'hui.
- Bien, dit-il en se redressant. On a rendez-vous à quatorze heures. Donc tu te lèves, on s'en va dans une demi-heure.
Jacques quitta la chambre légèrement en colère. Alice reposa sa tête contre l'oreiller et remonta la couette sur son corps. Quelques larmes s'échappèrent de ses yeux. Un mois, un mois, était passé depuis le résultat de sa biopsie. Elle en était au dernier stade comme le docteur Corsène l'avait prévenu, l'essai n'avait pas aggravé sa maladie, mais ne l'avait pas aidé non plus. Alice n'était toujours pas décidée à prendre de traitement, elle savait très bien que cela lui donnerait seulement quelques mois de plus à vivre, mais que cela ne la guérirait pas. Le docteur Corsène avait été honnête avec elle, à la vue de son stade beaucoup plus avancé que prévu, seule une greffe de moelle osseuse pourrait la sauver. Malheureusement, les chances pour trouver un donneur compatible étaient très faibles.
Alice se décida à aller prendre une douche avant de partir. Elle se plaça sous le jet d'eau bouillante. Elle ferma les yeux et pensa à Fred qui était terriblement inquiet pour elle. Il ne venait plus à l'appartement, mais Alice passait le plus clair de son temps chez lui. Il lui posait beaucoup de questions sur le fait qu'elle soit souvent malade, mais Alice lui répondait juste qu'elle n'avait pas un très bon système immunitaire. Un coup sur la porte la fit sursauter.
- Tu te dépêches Alice, on va être en retard.
Elle soupira et se lava rapidement puis sortit de la douche. Elle passa un jean ainsi qu'un pull et rejoignit son père qui l'attendait dans le salon. Alice attrapa son manteau et mit ses chaussures puis ils quittèrent l'appartement.
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Le trajet jusqu'à la clinique se fit en silence, Alice n'avait aucune envie d'écouter son père qui allait lui dire qu'elle devait prendre le traitement. Un mois que les mêmes conversations revenaient, et ça en devenait lassant pour chacun d'entre eux. Alice soupira en voyant sa mère déjà présente devant l'entrée.
- Pourquoi elle est là ?
- Elle veut être présente à chaque rendez-vous. Et elle fait son possible pour l'être.
- Sauf que moi, je ne veux pas qu'elle le soit. Je ne veux pas qu'elle prétende s'intéresser à moi jusque parce que je vais mourir.
- Alice s'il te plaît.
- Elle a peut-être oublié ce qu'elle m'a dit il y a un mois, moi pas !
Alice quitta la voiture en colère, elle passa devant sa mère en l'ignorant et entra dans l'immeuble. Jacques s'approcha de sa femme et posa un baiser sur ses lèvres. Le couple entra à leur tour et rejoignit leur fille qui était devant l'ascenseur. La montée des quatre étages se fit en silence, Alice avait croisé les bras et ne voulait pas adresser la parole à ses parents. Jacques se dirigea vers l'accueil pour prévenir de leur arrivée, puis la famille entra dans la salle d'attente.

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Secrets
عاطفيةOlivia est une jeune adolescente de quinze ans, qui après avoir découvert les journaux intimes de sa mère quand elle était adolescente, va exposer au grand jour, les secrets que la famille Nevers à toujours voulu cacher. Des secrets qui font, que ce...