Secrets

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Alice ferma délicatement la porte, et quitta le couloir. Elle descendit l'escalier et entra dans la cuisine. Elle trouva son mari, le dos contre le plan de travail, une tasse de café dans les mains. Elle s'approcha, et se positionna devant lui. Fred leva doucement la tête et un sourire se dessina sur ses lèvres.

- Un café à dix heures du soir. Penses-tu que cela soit raisonnable ?

- Je t'ai fait un thé, dit-il en saisissant la tasse derrière lui.

Alice sourit, et la prie avant de poser un baiser sur ses lèvres. Elle quitta la cuisine et rejoignit le salon. Elle s'installa sur le canapé et couvrit ses jambes nues, d'un plaid. Fred la rejoignit, quelques minutes plus tard. Il posa un baiser sur sa tempe et l'observa longuement.

- Je vais bien Fred, dit-elle en continuant d'observer la photo accrochée sur le mur.

- Je sais, dit-il en prenant sa main. Le retour en train n'a pas été trop long ?

- Non, j'avais juste hâte d'être de retour chez nous.

- Moi aussi.

Alice se tourna et se cala dans ses bras. Elle n'avait passé qu'une seule nuit sans lui, et pourtant cela lui avait paru une éternité. Elle remonta le plaid sur son corps et ferma les yeux. Elle ne s'endormit pas, mais écouta simplement les battements de cœur de Fred.

- Tu leurs a parlé ? demanda-t-elle après quelques minutes.

Elle n'aimait pas poser des questions à propos d'eux, car ils ne signifiaient plus rien à ses yeux, mais parfois, c'était plus fort qu'elle. Elle se redressa quand Fred se décala d'elle. Elle prit sa main, et l'embrassa avant de se reculer.

- Je n'ai pas parlé à Geneviève. Quant à Jacques, c'était de simples banalités.

- Très bien, dit-elle en souriant légèrement.

Fred posa un baiser sur son front et l'incita à se caler de nouveau dans ses bras. Ils profitèrent du simple fait d'être ensemble, le silence n'était jamais gênant entre eux. Fred passa une main dans les cheveux d'Alice avant de la poser sur sa taille.

- On va devoir parler à Olivia.

- Pourquoi ? demanda Alice en se redressant.

- Vous avez fait quoi là-haut ? Vous n'êtes même pas descendu manger.

- Rien. Olivia n'a pas vraiment parlé. Elle m'a regardé un peu faire ma peinture, puis elle m'a dit qu'elle était fatiguée. On a été dans sa chambre, et elle s'est endormie rapidement.

- Et comme tu adores observer notre fille en train de dormir, c'est ce que tu as fait ?

- Plus ou moins, dit-elle en souriant. J'ai quand même pris ma douche et je suis venue te voir.

- Merci de te rappeler que tu as un mari.

- Désolée, dit-elle en posant un baiser sur ses lèvres.

- Ne t'en fais pas. J'ai appris avec le temps que quand Olivia est présente, je n'existe plus.

Alice sourit légèrement et sentit la culpabilité l'envahir. Elle ne le faisait pas exprès, mais dès que sa fille était présente, plus rien n'existait à ses yeux. Elle l'avait perdu pendant un an, et elle s'était toujours promis de plus jamais perdre un seul instant avec elle. Et c'est bien pour cette raison que le couple n'avait pas eu d'autre enfant jusqu'à maintenant.

- Je suis désolée mon amour, dit-elle en se collant un peu plus contre lui.

- Je sais, mais tu le sais que je ne t'en veux pas.