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Alice se réveilla en sursaut en entendant une porte claquer, elle releva la tête et frotta son visage. Elle était toujours contre la porte de sa chambre et assise par terre. Elle ne s'était pas rendu compte qu'elle s'était endormi. Elle se leva difficilement, ses jambes et son dos la faisaient souffrir d'être resté dans la même position. Elle s'installa sur son lit, et des larmes se formèrent dans ses yeux. Sa mère avait tout gâché, elle gâchait toujours tout de toute façon. Alice s'était réveillée tellement heureuse de sa nuit avec Fred, mais maintenant, elle avait le cœur brisé parce que sa mère n'avait pas su se taire. Alice se tourna sur le côté et regarda Paul qui souriait.

-       Tu crois que même si je vais me justifier auprès de lui, il voudra encore de moi ? demanda-t-elle en laissant les larmes couler. Je l'aime vraiment Paul, et je ne suis pas sûre de réussir à continuer de me battre, s'il n'est pas à mes côtés.

Elle se réinstalla sur le dos en essuyant ses larmes, elle continuait de parler à Paul même si elle savait qu'elle n'aurait jamais de réponse. Elle attrapa la couette qui était au bout du lit et l'abattit sur son corps. Elle voulait se rendormir et se réveiller comme si rien ne s'était passé.

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Une main sur son épaule réveilla Alice, elle ouvrit les yeux et rencontra le sourire de son père. Elle se tourna de l'autre sens et mit la couverture sur sa tête. Jacques secoua la tête en levant les yeux au ciel. Donc ce serait une journée où Alice ne serait pas de bonne humeur. Il s'installa sur le lit et retira la couette du visage de sa fille.

Quand il était rentré la veille dans la soirée, il avait tout de suite senti que quelque chose n'allait pas. Il avait salué sa femme qui était dans le salon, en train de travailler sur ses dossiers, puis s'était dirigé vers la chambre de sa fille. Alice s'était enfermée dans la salle de bain, et cela, depuis de nombreuses heures d'après sa femme. Jacques avait demandé à Geneviève s'il s'était passé quelque chose, mais elle lui avait répondu qu'elles s'étaient disputées et que donc Alice ne lui parlait plus, comme à son habitude. Jacques, étant épuisé par la route et sa longue semaine, avait préféré ne pas chercher plus loin.

Il observa sa fille qui n'avait toujours pas bougé, il savait qu'elle était réveillée. Mais elle n'avait même pas pris la peine de tourner la tête pour lui dire bonjour.

-       On a rendez-vous à dix heures à la clinique, Alice. Cette dernière ne dit rien. On ne peut pas être en retard, c'est pour la pose de ton cathéter.

Alice tourna finalement la tête après de nombreuses minutes, mais ne regarda pas son père. Jacques essuya les larmes de sa fille et posa un baiser sur son front.

-       Je te laisse te préparer, et on partira.

Jacques n'attendit aucune réponse et quitta la chambre. Alice attendit que son père quitte la chambre et se redressa sur ses coudes. Elle ferma les yeux et ravala ses larmes. Elle n'était pas sortie de la chambre du week-end. Elle s'était préparée pour aller voir Fred et avoir une explication avec lui, mais s'était ravisée au dernier moment, en se disant que s'il avait vraiment voulu être avec elle malgré sa maladie, il serait revenu. Elle n'avait pas adressé un seul mot à sa mère, et n'avait même pas pris la peine de manger.

Alice se décida finalement à se lever du lit, et se dirigea vers la salle de bain. Elle s'observa dans le miroir, de grands cernes marquaient ses yeux. Elle avait toujours le tee-shirt de Fred sur elle, elle ne l'avait pas quitté du week-end. Elle le retira finalement et se glissa sous la douche. Elle laissa ses nouvelles larmes se mêler à l'eau. Elle était tellement épuisée de tout. Elle sortit finalement de la douche et se sécha les cheveux, avant de se diriger vers son dressing. Elle attrapa un jean, ainsi qu'un tee-shirt. Elle prit un pull et quitta sa chambre. Alice traversa le couloir et rejoignit son père qui était dans le salon. Jacques se leva, lui fit un sourire et ils quittèrent l'appartement.

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