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Alice fut sortie de son sommeil par sa mère qui ouvrait brusquement les rideaux de sa chambre. L'adolescente râla et se tourna de l'autre sens en mettant la couette sur sa tête. Geneviève ouvrit la fenêtre pour rafraîchir la pièce et se tourna pour observer sa fille. Elle souffla et s'approcha du lit. Elle retira la couverture du corps d'Alice, cette dernière se releva vivement.

- Dégage, dit-elle en colère.

- Je n'ai pas le temps ce matin. Ton père est déjà parti et je dois t'emmener à la clinique.

- Je n'ai pas besoin de toi. Je peux me débrouiller toute seule, dit-elle en retirant son bras que sa mère avait saisi.

- Bien, dit Geneviève en se redressant. Je te donne cinq minutes.

Alice essuya ses larmes rageusement en regardant la porte claquer. Déjà qu'elle ne voulait pas faire sa chimiothérapie, son père ne serait même pas présent pour la première fois. Alice se rallongea dans son lit et attrapa la couverture qu'elle remit sur son corps. Elle n'avait pas besoin de sa mère et il était hors de question qu'elle l'accompagne à son rendez-vous.

Geneviève entra de nouveau dans la chambre de sa fille dix minutes plus tard, elle souffla silencieusement pour tenter de stopper la colère qui montait en elle. Elle s'approcha du lit d'Alice et retira la couverture une seconde fois qu'elle posa sur le sol. Elle vit le regard noir de sa fille, mais l'ignora. Elle attrapa son bras assez violemment et la força à sortir du lit. Alice tenta de se dégager, mais les doigts de sa mère autour de son bras lui faisaient mal.

- Je commence à perdre patience Alice. J'ai en vraiment marre de ton comportement.

- Je ne t'ai rien demandé, répondit l'adolescente en grimaçant alors que la main de sa mère se serrait un peu plus fort.

- Habille-toi, dit Geneviève en poussant Alice devant son dressing.

- Non, répondit-elle en croisant les bras, alors que sa mère l'avait lâché.

La gifle partit toute seule, Alice se tint la joue en regardant sa mère. Geneviève était épuisée par son travail qui lui prenait beaucoup de temps, et malgré ce qu'Alice pouvait penser, elle était aussi très inquiète par sa maladie.

- Tu t'habilles et nous partirons.

Geneviève claqua la porte en partant. Alice resta quelques secondes sur place et ouvrit son dressing en laissant les larmes couler. Le geste que sa mère avait eu envers elle, la fit la détester un peu plus. Alice traversa le couloir, et rejoignit sa mère qui l'attendait devant la porte d'entrée. Elle attrapa son manteau sans un regard elle. Geneviève ouvrit la porte et laissa Alice passer, avant de la fermer derrière elles.

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Le trajet jusqu'à la clinique se fit en silence, il était hors de question qu'Alice adresse un mot à sa mère. Cette dernière culpabilisait d'avoir giflé sa fille, mais sa fierté l'empêchait de s'excuser auprès d'elle. Geneviève se gara sur le parking et éteignit le moteur. Elle se tourna vers sa fille qui observait l'extérieur.

- Alice s'il te plaît.

L'adolescente ne dénia pas répondre ou même la regarder. Geneviève soupira et sortit de la voiture. Elle attendit Alice qui prit quelques minutes pour sortir à son tour. Mère et fille se dirigèrent vers l'immeuble. Elles entrèrent dans l'ascenseur et Geneviève appuya sur l'étage numéro dix, et non quatre, comme elles en avaient l'habitude. Alice se perdit dans ses pensées, elle savait que la chimiothérapie allait être douloureuse, surtout l'après. Et elle se demandait déjà comment elle allait pouvoir cacher tout cela à Fred. Le bruit de l'ascenseur la fit sursauter, elle croisa le regard du docteur Corsène qui avait un léger sourire sur le visage.

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