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Margaux souffla longuement, ça faisait des heures qu'elle la cherchait. Elle aurait dû savoir qu'elle serait ici. Elle passa une main sur son visage, elle était vraiment épuisée, par ces dernières semaines qui avaient été éprouvantes. Les longues heures passées à l'hôpital, ainsi que les nombreuses opérations, ne lui avait pas permis de prendre du repos. Elle la regarda quelques minutes puis entra dans la pièce. Margaux referma la porte délicatement derrière elle. Elle s'approcha du lit de sa patiente, elle n'était plus vraiment sa patiente maintenant. Ses constantes n'avaient pas changé depuis plusieurs jours, et elle était rassurée. Elle passa doucement une main sur sa joue et un léger sourire se dessina sur ses lèvres. Elle contourna le lit, et s'approcha du fauteuil. Elle s'agenouilla et posa une main sur la joue de sa compagne. Caterina ouvrit difficilement les yeux après quelques minutes. Elle sourit légèrement en voyant sa fiancée. Elle s'approcha et posa un baiser sur ses lèvres.

- Tu devrais aller te reposer, dit Margaux en se redressant.

- Je vais rester ici, répondit-elle en la regardant.

- Caterina, tu passes toutes tes nuits ici, depuis plus d'un mois. Je pense que tu devrais au moins rentrer dormir dans un vrai lit pour une nuit.

- Je ne veux pas la laisser seule.

- Elle ne sera pas toute seule. Il y a tout un service qui est là pour la surveiller.

- Je veux qu'elle ait une personne qui la connaît, quand elle se réveillera.

- Quand ? dit Margaux. Si elle se réveille, tu veux dire.

- Elle va se réveiller.

Margaux souffla longuement, leurs discussions étaient toujours les mêmes depuis un mois. Deux semaines qu'Alice avait accouché, et deux semaines qu'elle avait été greffé. Pourtant, elle n'était toujours pas réveillée. Et Margaux n'était pas sûre qu'elle se réveille un jour, mais Caterina ne perdait pas espoir.

- Tu manques aux enfants, dit Margaux en prenant la main de sa compagne.

- Eux aussi me manquent, dit Caterina tristement.

- Alors va les voir. Tu rentres, tu prends une bonne douche, tu dors quelques heures et tu seras là pour eux quand ils se réveilleront. Ils seront contents, et tu en as besoin.

- Alice a besoin de moi, et tu le sais.

- Alice n'est pas ta famille, Caterina.

- Je sais, mais je ne, commença-t-elle avant de se stopper. Elle passa une main sur son visage et tenter de refréner ses larmes.

- Ce n'est pas de ta faute, dit Margaux en passant une main sur sa joue. Tu n'as pas pu empêcher sa mère de lui prendre sa fille, ce n'est pas de ta faute.

- J'aurais dû prévenir son petit-ami. J'aurais dû faire quelque chose.

- Tu lui as sauvé la vie, je pense que c'est déjà beaucoup. Maintenant, c'est à elle de se réveiller. Elle va bien, pour le moment elle n'a pas de rejet de greffe. Le fait qu'elle soit toujours endormie, c'est qu'elle le veut. Rien de tout cela n'est médical, et nous le savons toutes les deux.

Caterina se recula de Margaux, et s'approcha du lit. Elle s'installa à côté d'Alice et prit sa main. Elle savait que rien n'était de sa faute, mais elle ne pouvait stopper la culpabilité. Elle aurait dû pouvoir faire quelque chose, contre la mère d'Alice. Elle aurait peut-être dû briser son éthique professionnelle pour ne pas qu'elles soient séparées. Sauf que maintenant, c'était bien trop tard, et la seule façon pour elle de se racheter, était de ne pas l'abandonner.

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