Secrets

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Olivia garda les yeux fermés quand elle sentit une présence près d'elle. Elle ne voulait pas parler avec sa grand-mère ou même son grand-père, ou avec quiconque. Elle se tourna et remonta la couverture sur elle, elle se fichait bien qu'il fasse trop chaud, elle voulait simplement être seule. La journée d'hier avait été horrible, elle n'avait fait que de pleurer. Elle ne voulait plus rester dans cette maison, et savoir qu'elle devait encore passer une journée toute entière, ainsi qu'une nuit complète, les larmes lui montèrent aux yeux. Elle voulait retrouver sa maison, ses amis, sa famille. Elle essuya les quelques larmes qui avaient passé la barrière de ses paupières closes.

La personne dans sa chambre prit place sur le lit près d'elle et lui secoua légèrement l'épaule. Olivia se dégagea et se décala. Pourquoi ne voulait-elle pas la laisser toute seule ? Elle entendit un chuchotement, son prénom, elle supposait. Mais la voix n'était pas celle de ses grands-parents, mais elle lui était familière. Elle essuya ses nouvelles larmes, avant de se redresser. La pièce était plongée dans le noir, malgré le jour déjà bien levé. Elle se tourna et distingua une silhouette à côté d'elle. Elle lui fit un léger sourire, avant de s'approcher et d'éclater en sanglots dans ses bras.

- Ça va aller, murmura-t-elle en caressant son dos.

Olivia resserra ses bras autour de son cou, et pleura un peu plus fortement. Elle était tellement fatiguée, de tout et de tout le monde. Elle pleura un long moment dans ses bras, elle gardait tout en elle, depuis qu'elle lisait les journaux de sa mère. Et il était temps pour elle, de relâcher la pression et de laisser cours à sa peine et sa douleur. Elle se décala et lui fit un sourire en essuyant ses joues.

- Je suis désolée, dit-elle en baissant la tête.

- Habille-toi, on va sortir.

Olivia hocha la tête, quitta son lit et se dirigea vers la salle de bain. Elle récupéra ses vêtements d'hier, un simple pantalon de jogging, une brassière et son tee-shirt des Beatles. Elle se passa de l'eau sur le visage et s'observa dans le miroir. Ses yeux étaient encore bien rouges, d'avoir longtemps pleuré. Elle ferma les yeux, pour stopper celles qui arrivaient de nouveau. Elle prit ses cheveux, qu'elle coiffa d'un chignon rapide, puis rejoignit sa chambre. Elle entra, la pièce était éclairée, et le soleil était très haut dans le ciel. Elle prit la photo de ses parents sur la table de chevet, la plia et la plaça dans sa poche. Elle claqua la porte de sa chambre, traversa le couloir et descendit rapidement les escaliers. Sa grand-mère se plaça devant elle, alors qu'elle allait quitter la maison.

- Bonjour, dit-elle. Tu n'allais pas prendre la peine de venir me voir.

- Au revoir, dit Olivia en la contournant.

Geneviève prit le bras de sa petite fille, cette dernière se dégagea rapidement, et recula de quelques pas.

- On ne va pas commencer à se disputer Olivia.

- Je ne veux pas te parler, alors laisse-moi tranquille.

- J'aurais aimé que nous nous expliquions avant que tu ne quittes la propriété.

- Non, je ne veux aucune explication de ta part. Je ne veux plus rien venant de toi. Je veux rentrer chez moi, alors fais comme si je n'étais plus là.

Geneviève ferma les yeux et souffla longuement. Quand elle ouvrit de nouveau les paupières, Olivia n'était plus présente. Une main sur son épaule, lui fit tourner la tête. Elle fit un sourire triste à Jacques avant de se caler dans ses bras.

- On ne peut plus rien faire maintenant. Elle nous déteste comme Alice nous détestait et nous devons l'accepter.

- Tout est de ma faute, dit Geneviève en serrant sa main.