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Alice ajouta sur son tee-shirt, un gros pull. Il ne faisait pas très froid à l'extérieur, mais la chimiothérapie l'affaiblissait et la rendait frileuse. Elle avait déjà perdu trois kilos, malgré le fait que ce ne soit que sa première chimiothérapie, la plupart des personnes prenaient du poids, mais Alice s'était tout le contraire. Elle attrapa ses cheveux qu'elle coiffa en une queue de cheval et sourit en voyant son visage un peu moins pâle que ces derniers jours.

Elle était restée couchée tout le week-end, ne se sentant pas la force de rester debout. Fred était resté avec elle, une bonne partie de l'après-midi du samedi et était finalement reparti pour qu'elle puisse se reposer. Elle sourit en entendant ses parents discuter dans le couloir, ils devaient partir aujourd'hui. Ils avaient décalé leur départ de deux jours, car Alice était trop malade pour rester seule. Elle devait retourner au lycée aujourd'hui et Fred était censé venir la chercher. Elle souffla et quitta sa chambre.

Alice entra dans la cuisine où ses parents étaient installés, elle embrassa son père avant de saisir la bouteille de jus d'orange. Elle n'avait pas reparlé à sa mère depuis la gifle que cette dernière lui avait donnée, et elle ne comptait pas lui parler sauf si elle s'excusait, une chose que Geneviève ne ferait jamais. Son père posa des gâteaux devant elle.

- Ça va aller toute seule ? demanda Jacques inquiet.

- Oui papa, je sais me débrouiller toute seule, répondit Alice pour le rassurer.

- Je sais, mais tu es encore malade et.

- Et rien du tout papa, dit-elle en le coupant. Je vais beaucoup mieux, arrête de t'inquiéter. Et puis, vous ne partez que jusqu'à dimanche. Je survivrai à quatre jours sans vous. Il y a le lycée de toute façon, je serais pas mal occupée.

- Je ne veux personne à la maison Alice, dit Geneviève en posant sa tasse dans l'évier.

- Le contraire m'aurait étonné, répondit l'adolescente en levant les yeux au ciel.

Geneviève ne répliqua pas à la remarque de sa fille et quitta la cuisine. Jacques reporta son attention sur sa fille qui buvait son verre de jus. Il lui fit un sourire et attrapa sa main.

- Fred peut venir si tu veux, dit-il en souriant légèrement. Mais personne d'autre.

- Promis, dit Alice en posant un baiser sur sa joue. Je t'aime.

- Moi aussi, je t'aime ma chérie.

Jacques resta avec sa fille le temps qu'elle termine son petit-déjeuner. Il savait qu'il pouvait faire confiance à Alice, mais il ne pouvait pas s'empêcher d'avoir peur pour elle. Si jamais quelque chose lui arrivait, il serait loin d'elle. Alice rejoignit sa chambre pour terminer de se préparer, tandis que Jacques descendit les valises dans la voiture. Un raclement de gorge fit sursauter Alice, elle leva les yeux au ciel en voyant sa mère dans l'encadrement de la porte.

- Quoi ? demanda Alice en détournant le regard.

- Je suis fatiguée que nous soyons en guerre, Alice.

- On n'est pas en guerre. Je t'ignore, c'est différent.

Geneviève s'approcha et s'installa sur le lit à côté de sa fille. Elle prit sa main et fit un léger sourire à Alice, qui fronçait les sourcils.

- Malgré ce que tu peux penser Alice, je t'aime et je suis inquiète pour toi.

- Tu as une drôle de façon de me montrer que tu m'aimes.

- Je sais que je parais froide, ce n'est pas contre toi ma chérie. C'est juste.

- Quoi ? Je sais très bien que tu aurais préféré qu'une autre personne soit à ma place, dit Alice en retirant sa main.

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