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Du bruit dans l'appartement sortit Alice de son sommeil. Elle s'était couchée très tard et était encore très fatiguée. Elle leva le regard sur sa table de chevet, la photo de Fred et d'elle lui apportait toujours du réconfort, mais pas cette fois, car elle n'avait toujours pas récupéré ses photos. Deux jours, deux jours étaient passés, deux jours d'horreur pour elle. Elle était restée dans sa chambre, à ne parler à personne. Elle était restée dans son lit, à revivre sa relation avec Fred. Les seuls moments où elle sortait de son lit, étaient pour prendre sa douche ou alors pour manger, même si son appétit n'était pas présent. Alice retira la couverture de son visage et se mit sur le dos, elle passa une main sur son ventre et le caressa doucement. Heureusement, sa fille était présente, et c'était la seule chose qui l'empêchait de sombrer. Elle se redressa quand une personne entra dans sa chambre. Elle leva les yeux au ciel et s'allongea de nouveau dans son lit. Elle n'avait plus le droit de garder la porte de sa chambre fermée. C'était comme sa mère l'avait prédit, une prison. Alice sentit son lit s'affaisser, et une main se posa sur son épaule.

- Tu te lèves ?

- Non, répondit-elle en remettant la couette sur son corps.

- On a rendez-vous dans deux heures.

- Je pensais que je n'avais pas le droit de sortir.

- C'est une personne qui vient. Ta mère aimerait que tu te lèves et que tu te prépares. Ton petit-déjeuner est prêt.

- Honnêtement, ce qu'elle veut, je m'en fiche. Je ne veux pas être en votre présence, et je ne veux pas que tu me parles.

Jacques souffla bruyamment puis se leva du lit, il observa sa fille qui n'avait toujours pas bougé. Il aimerait tellement qu'Alice puisse comprendre leur point de vue, ils l'aimaient et ils faisaient tout cela pour elle.

- Tu devrais y mettre un peu du tien Alice.

- Dégage de ma chambre, hurla-t-elle en se redressant.

- Ma chérie, s'il te plaît.

- Barre-toi, dégage, cria-t-elle en le poussant vers l'extérieur.

Alice attrapa la porte pour la fermer, mais son père la bloqua. Il ignora le regard de sa fille, et la poussa pour ouvrir la porte entièrement. Alice recula alors que son père s'approchait d'elle.

- Je ne te pardonnerais jamais ce que tu es en train de me faire subir, dit-elle la gorge nouée.

- Tu finiras par comprendre Alice. Avec le temps, tu l'accepteras.

- Je veux que tu sortes de ma chambre.

- Ta mère rentre dans une heure, et je veux que tu sois prête quand elle arrivera.

- Je n'ai aucun ordre à recevoir de toi.

- Elle est déjà assez en colère comme cela. Ne lui donne pas plus de raisons.

- Sors de ma chambre.

Jacques hocha la tête et quitta la pièce sans fermer la porte. Alice essuya rageusement ses larmes, elle les détestait tellement tous les deux. Elle ferma les yeux et passa une main sur son ventre. Elle se dirigea finalement vers la salle de bain, elle avait besoin de se détendre et un bain lui ferait le plus grand bien.

Elle entra dans l'eau, une fois le bain plein, elle s'allongea et apprécia la chaleur qui enveloppait son corps. Elle en avait tant besoin. Elle sourit en caressant son ventre, elle aimait tellement sa fille, et elle ferait tout en son pouvoir pour que sa mère ne la sépare pas d'elle. L'adolescente resta un long moment dans l'eau, puis décida de sortir quand l'eau fut trop froide. Elle s'essuya rapidement et mit ses vêtements, elle se regarda dans le miroir, et passa une main sur son crâne. Quelques centimètres de cheveux étaient déjà réapparus sur son crâne. Elle sourit et descendit sa main sur son épaule, ses os étaient encore bien visibles. Malgré sa grossesse, il était difficile pour elle de prendre du poids. Avec Fred, elle avait réussi à reprendre quelques kilos, mais elle savait très bien qu'elle allait les perdre rapidement en restant ici. Elle passa de nouveau sa main sur son ventre et sourit quand elle reçut un coup. Des larmes se formèrent dans ses yeux, c'était le premier qu'elle sentait, d'ordinaire le bébé commençait à bouger au quatrième mois, mais le docteur Lincoln lui avait dit de ne pas s'inquiéter et que son bébé prenait probablement son temps pour se manifester. Elle était si heureuse d'enfin pouvoir la sentir. Elle ne put s'empêcher de sentir la culpabilité l'envahir en sachant que Fred ne pourrait probablement jamais la sentir. Elle chassa une nouvelle fois ses larmes et se rendit dans sa chambre. Elle prit un pull assez large puis quitta la pièce.

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