Quatre Cœurs pour Azeroth (World of Warcraft T1, Battle for Azeroth) [APERÇU]

Chapitre 1 : Le Retour de la Guerre (partie 4/4)

Zéraya courait à en perdre haleine. Cette jeune Draeneï Sancteforge avait combattu durant des centaines d'années à travers bien des campagnes contre la Légion Ardente, pourtant elle n'avait jamais été aussi traumatisée que le jour où le Xénédar, le vaisseau de l'Armée de la Lumière, avait été abattu dans les cieux d'Argus. Alors même que l'espoir de la victoire était revenu, ils avaient baissé leur garde et en avait payé le prix. Ejectée du vaisseau lors du crash, la paladin n'avait dû sa survie, ironiquement, qu'à un lac de gangrefeu qui avait arrêté sa course avant de lui infliger de terribles brûlures. Elle s'en était sortie, avait pansé ses blessures de son mieux, puis s'était mise à courir. Derrière elle, une légion entière de Gangregardes, de gardes du courroux et d'Érédars corrompus s'était lancé à sa poursuite. Ils l'avaient vue tomber, seule au milieu de leur armée. Ils avaient l'intention de mettre fin à sa vie, ou pire encore.

Zéraya savait que ce n'était qu'un rêve. Pourtant elle n'arrivait pas à se débarrasser de cette hantise. Presque chaque nuit, elle revivait cet instant crucial dans sa vie. Elle se rappelait ce qu'il s'était passé ce jour-là. Le jour où elle avait failli mourir. Elle se rappelait la panique, la terreur pure. Elle se rappelait de ses efforts vains pour combattre.

Plus elle tuait des démons, plus il en approchait. Elle pouvait voir leurs yeux verts déments, elle pouvait deviner leurs pensées macabres et perverses. Ils allaient disposer de son corps, de son esprit comme bon leur semblerait. L'horreur de la situation était sur le point de la paralyser. Elle trébucha et dévala lourdement la falaise au bord de laquelle elle avait été acculée. La chute ne fut pas mortelle mais elle lui coupa le souffle et la priva de son épée qui glissa hors de portée. Le temps qu'elle comprenne ce qu'il s'était passé, un premier démon était sur elle. Elle hurla et tenta de s'en débarrasser, en vain. Un deuxième le rejoignit, puis un troisième. Ils grouillaient autour d'elle comme un nuage d'insectes, leurs griffes lacérant son visage et rayant son armure. Ils cherchaient une faille.

- Au secours !

D'ici peu, ils parviendraient à franchir la dernière protection magique qu'elle avait pu dresser en désespoir de cause. Les larmes lui montèrent aux yeux. Elle se débattit, rua et donna autant de coups qu'elle le pouvait. Puis son bouclier magique disparut. À cet instant précis, le monde sembla s'enflammer.

Une première boule de feu de taille considérable frappa le démon au-dessus d'elle. Celui-ci fut projeté en arrière avec un cri de douleur, à moitié vaporisé par la puissance du sort. La chaleur terrible fit suffoquer Zéraya. Pourtant la prise des démons sur son corps se relâcha rapidement. Une autre boule de feu désintégra un Gangregarde et acheva de libérer la Draeneï. Celle-ci se mit aussitôt à genoux et chercha à tâtons son épée. Lorsqu'elle la trouva, elle put enfin relever la tête. Les forces qu'elle vit se déchainer autour d'elle étaient au premier abord tellement terribles qu'elle n'osa pas y croire. Une véritable tempête de feu s'abattait sur la horde de démons. C'était un cyclone orangé qui n'avait rien à voir avec le feu verdâtre et corrompu de la Légion. C'étaient des flammes de purification, une magie terrible que seuls les plus puissants manieurs de sorts étaient capables de produire. Une pluie de comètes surgies de nulle part déferla sur le sol qui se craquela sous la violence des impacts. Un flot de magma rougeoyant s'éleva des fissures pour fondre sur ses cibles comme un prédateur vorace. Et bien que très importante, la horde de démons qui avait poursuivie Zéraya fut très vite obligée de reculer devant le tonnerre, l'ouragan et le courroux de la tempête vengeresse. La paladin elle-même était trop épuisée pour bouger. À genoux, appuyée sur son épée, elle ne pouvait que regarder le sort qui s'abattait sur ses ennemis avec une violence inouïe. La plupart furent réduits en cendres en ayant à peine le temps de hurler mais quelques-uns, les plus résistants, tentèrent de fuir. Sans succès.