Quatre Cœurs pour Azeroth (World of Warcraft T1, Battle for Azeroth) [APERÇU]

Chapitre 17 : Vol'Dun (partie 1/3)

Le soleil était brûlant. La toile de tente du chariot de Nisha offrait bien peu d'ombre et de réconfort aux deux passagères. Elles avaient traversé le lac salé durant la nuit et avait aperçu les premières dunes de sable au petit matin, tout comme l'avait prévu la Vulpérine. Iracaura s'était félicitée de leur progression soutenue mais il avait fallu faire une pause pour faire boire et nourrir les alpagas avant le gros de la traversée. Selon Nisha, les Sephraks n'avaient pas entamé les réserves pour les bêtes durant leur saccage, ce qui était une chance. Elles en avaient profité pour boire et manger quelque peu. Après quoi elles s'étaient remises en route alors que le soleil s'était lentement élevé dans le ciel.

Désormais il était au zénith et ses rayons implacables n'épargnaient rien ni personne de leur morsure. À côté de Nisha, Iracaura transpirait à grosses gouttes. Elle avait déjà eu l'occasion de traverser des déserts avec sa sœur, qu'il s'agisse des rocs de Silithus ou bien des sables d'Uldum. Mais jusqu'à aujourd'hui, elle n'avait jamais vraiment mesuré l'importance d'un mage dans ces situations. Même si elle préférait le feu, Iraella savait aussi créer le froid et la glace, bien qu'à moindre échelle qu'une experte comme Jaina Portvaillant, qui était connue dans tous les recoins d'Azeroth pour sa maîtrise du givre arcanique. Et du givre, c'était précisément ce qu'il lui aurait fallu à cet instant. Iracaura avait parfois tenté de s'intéresser aux magies noires pratiquées par le Fléau mort-vivant. Certains nécromanciens étaient en effet connus pour manipuler la glace comme personne mais ce n'était pas un froid soulageant et vivifiant. C'était un froid mordant, paralysant et malveillant. Il n'aurait pas soulagé sa peine ici.

Tandis qu'elle réfléchissait à tout cela en essayant de ne pas se liquéfier, Nisha détourna la tête du paysage splendide mais monotone pour la dévisager.

- Je n'avais jamais vu de créature comme vous auparavant, dit-elle.

- C'est partagé, lui répondit l'elfe. Je viens d'une contrée lointaine, une contrée où les Vulpérins et les Sephraks ne sont jamais allé.

- Vous vivez sur les continents, c'est cela ?

Iracaura la dévisagea, agréablement surprise.

- Vous connaissez un peu le monde en dehors de Zandalar ?

- On a déjà recueilli des bannis zandalaris à nos côtés. Certains étaient encore de bons gars au fond d'eux. Ils nous ont parlé du monde extérieur, au moins un petit peu. Alors nous savons qu'il y a d'immense continents par-delà la mer. Vous venez de quel côté ?

- De l'Est. Ma patrie est Quel'thalas, dans les Royaumes de l'Est. Mon peuple porte le nom de Sin'dorei. Les Elfes de Sang.

- J'imagine que pour porter ce nom, vous avez dû en verser beaucoup, de sang.

Iracaura s'assombrit quelque peu.

- Oui. Beaucoup trop ...

Elle ne dit rien pendant un moment mais Nisha demanda alors :

- Qu'est-ce qu'une elfe venue de l'Est est venue faire dans un désert de parias, au milieu d'un empire Troll ?

- C'est assez complexe. Mais pour simplifier, disons que le reste du monde est en guerre. Mon peuple se bat au nom de la Horde. Et notre chef, Sylvanas Coursevent, nous a envoyé auprès du roi Rastakhan pour obtenir le soutien de sa flotte de guerre dans notre combat contre l'Alliance.

Nisha eut un rictus.

- Bonne chance avec ça, dit-elle. D'après le peu qui nous parvient, le roi Rastakhan n'est pas facile à amadouer. Et pour le faire entrer en guerre, il en faut beaucoup.