Chapitre 2 : La Bataille de Lordaeron (partie 1/3)

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- Asseyez-vous, je vous en prie, fit Anduin en lui proposant une chaise.

La cabine n'avait rien de très luxueux. Le lit n'était pas défait, preuve qu'il n'avait pas encore servi. Devant les fenêtres de poupe se trouvait un imposant bureau sur lequel Zéraya pouvait distinguer un encrier, un amas de cartes et le portrait d'une personne vêtue de rouge que le roi s'empressa de dissimuler. Il prit une seconde chaise et l'amena auprès d'elle. Il s'assit face à la Draeneï et la toisa, l'air pensif. Elle soutint son regard avec appréhension.

Elle devinait ce qu'il devait penser. Beaucoup d'hommes l'avaient déjà qualifiée de séduisante, même si elle-même n'avait pas ce sentiment. Elle était d'une taille plutôt grande, avec une queue longue et souple qui descendait élégamment jusqu'à ses chevilles. Sa peau d'un blanc crème était ornée des tatouages dorés caractéristiques des Sancteforges. Ses longs cheveux blonds et lisses étaient coiffés en arrière et tombaient librement dans son dos. Un serre-tête d'or les empêchait de lui revenir dans les yeux. Il était fixé aux deux élégantes cornes qui remontaient en arc de cercle au-dessus de sa tête. Quatre petits tentacules partaient de l'arrière de sa mâchoire pour tomber élégamment sur son cou. Des yeux dorés, une bouche fine : lorsqu'elle se regardait dans le miroir, elle ne voyait rien de plus qu'une jeune Draeneï Sancteforge totalement banale. Mais elle avait subi bien assez de commentaires pour savoir que les autres ne la percevaient pas comme ça. Au moins, sa réserve naturelle l'empêchait d'en jouer de manière indécente. Tout ce qu'elle espérait, à cet instant, c'était qu'Anduin ferait l'effort de regarder plus loin que son joli minois.

Désireuse de briser le silence au plus vite, elle commença :

- Majesté, je suis vraiment désolée pour ...

- Ne vous inquiétez pas, je ne vous ai pas fait venir pour vous sermonner, l'interrompit-il. En vérité, cela fait un moment que je voulais avoir une entrevue avec vous.

- Oh ... c'est un honneur, Majesté.

- Oublions les formalités, veux-tu ? Appelle-moi Anduin.

Elle hocha la tête tandis qu'il reprenait la parole :

- Vois-tu, lorsque j'ai appelé aux armes tous les peuples de l'Alliance pour reprendre Lordaeron et venger Teldrassil, je ne m'attendais pas à recevoir l'appui des Sancteforges. Après une guerre contre la Légion, prendre part à un conflit tel que celui qui nous oppose à la Horde doit sembler au mieux futile, au pire complètement idiot.

- Je ne crois pas pouvoir parler au nom de tout mon peuple, Majesté.

- Anduin. Toujours est-il que Turalyon m'a proposé ton nom de façon insistante alors même que les autres Sancteforges n'ont pas encore pris parti. Il m'a même semblé qu'il était très empressé. Pourrais-tu me dire pourquoi ?

- Euh ... pas vraiment, non. Je dois avouer que je suis encore novice, si on peut dire. J'ai combattu la Légion mais j'ai à mon actif plus de replis que de victoires écrasantes.

- Cela ne diminue pas la valeur d'un combattant, crois-moi. Une retraite tactique est ce qui se rapproche le plus d'une victoire totale.

- Certainement. Mais je n'ai pas beaucoup de valeur au combat, Maj ... Anduin. En tout cas, je ne suis pas une championne de l'Armée de la Lumière.

Le roi hocha distraitement la tête, les yeux légèrement dans le vague. Puis, alors que Zéraya se demandait si elle ne devait pas prendre congé, il demanda :

- L'Armée de la Lumière a-t-elle pour habitude d'exclure certains de ses membres ? De les stigmatiser ?

Elle tressaillit. Il savait quelque chose, quelque chose qu'elle avait caché à tous ceux qu'elle avait pu. Elle se força à prendre un ton détaché.

Quatre Cœurs pour Azeroth (World of Warcraft T1, Battle for Azeroth) [APERÇU]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant