CHAPITRE 61

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I can't understand you
Cause I don't speak boy no
I don't speak boyshit

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Je n'ai pas l'habitude de me mettre sur mon trente-et-un. D'ailleurs, si ma mère ne m'avait pas forcée, j'aurais simplement enfilé ma robe et une paire de baskets avant de sortir.

-Ma mère était vraiment à cheval sur l'élégance... Je ne veux pas être comme elle. Mais parfois, se sentir jolie ça fait du bien au moral et puis, j'adore te maquiller, tu as un visage de poupée!

Je lève les yeux au ciel et elle me sermonne ayant presque raté mon trait d'eyeliner.

Je dois bien admettre que la robe qu'elle m'a choisie me va à la perfection. Elle est en satin bleu, assortie à mes yeux, le tissu est sacrément doux, je n'arrête pas de passer mes doigts manucurés dessus. Elle descend jusqu'à mon genou d'un côté et de l'autre elle remonte en une jolie fente, froncée au niveau de ma hanche. Apparemment, c'est un choix stratégique selon ma mère, la robe met mes jambes en valeur ce qui fait oublier que je n'ai absolument pas de poitrine. Je crois que c'est mon plus gros complexe physique, voir les autres filles porter des soutien-gorges déjà trop grands pour mes fesses.

Je serre les dents, ce n'est pas grave. J'ai encore le temps de prier pour qu'ils grandissent... Sinon, j'imagine que j'arriverai à vivre sans.

Lorsque je me regarde dans le miroir, j'ai du mal à discerner s'il s'agit bien de moi.

Comme je ne fais jamais d'efforts, c'est toujours étrange de me dire que je peux être aussi belle que ce reflet en face de moi. J'ai presque l'impression d'être irréelle... Je n'aime pas en faire trop.

-Si Arthur n'est pas encore amoureux de toi, tu peux me croire, il va l'être en te voyant!

Je cache ma grimace et replie mes jambes contre moi.

Ça m'étonnerait qu'on se remette ensemble juste parce que je suis exceptionnellement magnifique. Mais bon, au moins, je vais attirer l'attention et j'espère que Camila aura la haine.

J'enfile quelques bijoux et des escarpins. Je planque mes baskets dans un sac, sachant pertinemment que je ne tiendrai pas plus de deux heures sur ces talons.

Pendant un moment, je reste assise à fixer le miroir en silence. J'ai l'impression que ce n'est pas moi en face...
Ma mère revient et sourit.

-Tu es incroyable...

Elle a presque les larmes aux yeux. On dirait que je pars au front.

-Je sais, ce n'est que maintenant que tu le réalises? blagué-je.

Je me lève et réajuste la robe qui me paraissait beaucoup trop courte du côté de la fente. Le dos est à moitié nu, j'enfile une grosse veste noire qui n'a rien d'attrayant en voyant quelques flocons tomber par la fenêtre.

-Ce sera une soirée très romantique. N'attrape pas froid.

Dit-elle alors qu'elle m'a choisie une robe dans laquelle je me sens plus nue que nue.

-Oui...

Je referme la veste et fourre mes mains dans les poches. Elle fait la moue en me voyant dans cette énorme doudoune noire. 

-Je ne pourrais jamais te changer mais c'est aussi bien comme ça.

J'approuve d'un hochement de tête.

-Ton père a insisté pour t'emmener.

-D'accord.

Le contraire m'aurait étonnée.
C'est d'ailleurs parce que je m'y attendais que j'ai déjà mis une veste. Il est capable de me forcer à enfiler un pull. Ça ne me dérangerait pas, mais une dispute éclaterait entre mes parents et je ne suis pas d'humeur.

SKYOù les histoires vivent. Découvrez maintenant