CHAPITRE 39

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Cold enough to chill my bones
It feels like I don't love you anymore

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Je me suis surestimée.

La fin de ce théorème est plus ardue que je ne l'imaginais. Elle me prend le double de temps. Chaque matin je me réveille et je réalise que je n'ai pas très bien avancé.

Au début, je pensais que c'était la drogue qui ne faisait plus autant effet qu'avant, j'ai donc augmenté la dose mais ça n'a rien changé. Je dois être patiente avec mon cerveau.

Bref, ça craint. J'avais dit que j'aurais terminé dans deux jours, nous voilà quatre jours après et rien ne va.

-Quelle tronche! Sky t'es défoncée ou quoi? se moque Jill en me voyant arriver.

-La ferme.

Je suis d'une humeur massacrante, c'est à peine si je suis lucide quand je me lève le matin. Mais je touche au but, je ne peux pas arrêter en si bon chemin.

-Ça va, j'essayais de détendre l'atmosphère. On dirait que tu vas tuer quelqu'un.

J'ouvre mon casier, ma tête me fait mal. Encore une journée dans ce lycée maudit. J'ai sport, je veux m'enterrer dans le sable.

J'avais oublié que je n'avais aucun point faible normalement. Le moindre écart et je perds ma place dans le classement.

Je suis éreintée et on me demande de jouer au basket. Le prof a la flemme de nous noter sur un autre jeu. La barbe...

Je prends mon sac de sport et songe qu'une ligne pourrait me remettre sur pied avant le match. Non... Ça va trop loin. Pas tant que ça, en fait.
Je m'enferme dans les toilettes et en étale une. Il est trop tard lorsque je me dis que c'est une très mauvaise idée.

Je suis cinglée.

Les forces me regagnent et je me dirige vers le gymnase déterminée. Là, je pourrais jouer pendant des heures sans flancher. J'enfile ma tenue de rechange et mes baskets plus vite que l'éclair.

Où est le ballon?

-Faites les équipes et dites-moi quand vous êtes prêts, déclare le prof en passant.

Il marche jusqu'à son banc et pose ses affaires en râlant. Quel plaisir de voir un type aussi impliqué dans son travail. Si je mettais la même motivation dans mon théorème, je n'aurais encore pas écrit un seul chiffre sur le tableau.

Peu importe l'équipe dans laquelle je suis, on va gagner parce que j'en fais partie. De toute façon, tout le monde me veut. Certains me soudoient même, la prochaine fois je proposerai des tarifs pour mes services.

-Sky?

Ce prénom n'est vraiment pas original. Mais bon, je m'attendais à quoi avec des parents tels que les miens?

-Quoi?

Jimmy arrive et me lance le ballon. Je l'attrape et il s'avance.

-Tu as l'air en meilleure forme que tout à l'heure, remarque-t-il.

-Ouais, j'ai... Je me suis passée de l'eau sur le visage, j'ai pris une aspirine et je me suis échauffée.

Il hausse un sourcil.

-Ah oui?

-Ouais! On va gagner!

-Je te veux pas dans mon équipe, dit-il.

Sa phrase me stoppe dans mon euphorie et je le questionne du regard.

-Tu saignes du nez.

Fait chier.
Je jette le ballon et m'en vais essuyer le sang dans les vestiaires. Ça m'arrive de temps en temps, c'est quand j'aspire trop vite.

SKYOù les histoires vivent. Découvrez maintenant