SKY

CHAPITRE 70

You betrayed me
And I know that you'll never
Feel sorry
For the way I hurt

🧬🧬🧬

PDV JIMMY

Le corps humain est vraiment surprenant. Ouais...
Je me sens vide à l'intérieur et pourtant mes jambes avancent toutes seules, me guident, jusqu'à la maison.

Je serai un homme... Un homme meilleur que... Lui.

C'est ce que je me répète tous les matins, comme un rappel, un mantra même.
Je ne ferai pas de mal à ceux qui m'aiment. Je n'abuserai pas de l'affection qu'on me porte. Je ne serai pas orgueilleux, ni négligent.

Je serai meilleur... Je veux être meilleur... Parce que si je ne le suis pas, ça signifiera que je suis pire. Être pire que ce type, c'est être pire qu'un monstre sans âme.

Je traverse la route sans regarder, une voiture freine brusquement devant moi. Je ne m'arrête pas, je n'y fais même pas attention.

Une peur bien plus vive me brûle à l'intérieur.
La peur d'avoir été trompé par la personne qui m'aime le plus au monde, que j'aime le plus au monde.

La dernière personne en qui j'ai espoir dans ma famille de cinglés. La dernière personne qu'il me reste dans cette même famille...

Le ciel s'obscurcit, le tonnerre gronde. Il va bientôt pleuvoir. J'espère que ça lavera toutes les horreurs de ma vie.

La maison est silencieuse lorsque je rentre, j'entends le son de la télévision en fond sonore depuis le hall et je me dirige vers le salon tel un robot programmé pour.

Elle est là.

Elle repasse tout en regardant une émission de cuisine débile. Ses cheveux sont parfaitement en ordre, ses vêtements assortis à son maquillage. C'est comme si elle était revenue du fin fond des enfers... Comme si la pente qu'elle a mis tant de temps à remonter n'était plus qu'un vieux souvenir.

Je serre les poings.
Ça ne peut pas continuer comme ça.
Je ne peux pas continuer à vivre dans le silence simplement pour qu'elle ne rechute pas... Sinon, je crois bien que je vais m'écraser à sa place.

-Oh chéri! Tu es rentré? Tu aurais dû me prévenir que tu passais la nuit ailleurs, je m'inquiétais.

J'attrape la télécommande et éteins le poste.

-Jimmy?

-Faut qu'on parle.

Elle fronce les sourcils, sa moue à la fois inquiète et inquisitrice me ramène presque dix ans en arrière. Oui, elle me fixait exactement de la même manière lorsque je rentrais de l'école chagriné. Elle me faisait un chocolat chaud et m'écoutait raconter tout et n'importe quoi.

J'avais une vie banale... Et j'aimais ça. Mon père était encore normal aussi à cette époque.

-De quoi mon cœur? Tu étais chez Valery?

-Je ne suis plus avec elle et ça n'a rien à voir.

-D'accord...

Elle pose le fer à repasser sur son support et le débranche.

-Comment papa est-il mort?

Ma question la prend de court et elle entrouvre les lèvres, l'air affligé.

-Quoi...?

-Comment est-ce qu'il est mort?! insisté-je en avançant vers elle.

-Pourquoi est-ce que tu parles de ça tout à coup? Tu sais très bien qu'il a fait une overdose...