Chapitre 27

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Quelques coups peu discrets tambourinent à la porte. J'ai à peine le temps de remonter les draps que Hal fait irruption dans la chambre, un plateau chargé dans les mains.

- On en avait marre de vous attendre, hein, alors je vous amène directement le petit-déj !

Il jette un œil circonspect au lit défait et à nos corps enchevêtrés.

- J'imagine que vous devez avoir faim.

Artus l'accueille fraichement.

- Arrête de te rincer l'œil et tire-toi de là !

Hal s'adresse à moi, d'un air feint de compassion.

- Alix, objectivement, tu mérites quelqu'un de beaucoup plus civilisé que ce sauvageon.

Artus ne peut s'empêcher de plastronner.

- T'arrives trop tard, mec, elle sait même plus que t'existes !

Son pote fait mine d'observer les tentures avec attention.

- A priori, personne n'a grimpé aux rideaux !

Artus s'étire dans une pose avantageuse, les mains croisées derrière la tête.

- Si il y avait un meilleur ouvrier de la baise, je me baladerais avec un col bleu-blanc-rouge.

Je manque de m'étouffer devant son arrogance, tandis qu'Hal roule des yeux comme un lord anglais qui aurait trouvé une balle de cricket dans sa tasse de Darjeeling.

- Frère, il va vraiment falloir qu'on parle de ton manque de subtilité !

- Bien d'accord, je renchéris, un peu consternée par ses rodomontades. Quand je pense que je le trouvais vulnérable hier soir.

Je riposte en battant des cils en direction de son camarade.

- Heu... tu pourrais remettre ton uniforme, Hal ? Je trouvais ça... inspirant !

Le jeune homme entre aussitôt dans mon jeu.

- « Pour la Patrie, les sciences et la gloire », susurre-t-il à mon oreille, en articulant avec sensualité la devise de sa nouvelle école.

J'éclate de rire, parce qu'il faut être assez doué pour mettre une charge érotique à ces trois mots.

- Mmh... tout un programme ! je réplique, en feignant des vapeurs.

- Je la perds ! s'insurge Artus qui se jette sur moi et me dévore de petits baisers, tandis qu'il fait de grands signes de la main à son pote en direction de la sortie.

Celui-ci hésite un peu avant de poser le plateau à nos pieds, au bout du lit gigantesque.

- Si vous renversez, vous payez le nettoyage, petits malappris !

Il ferme la porte en riant, pendant que Artus me couvre littéralement de ses embrassades.

Je sens ses lèvres pleines qui s'attardent plus longuement sur ma bouche.

- Il faut que je te désenvoute, hein ?

Il considère un instant mon œil droit, puis l'embrasse comme pour en chasser les images qui pourraient y rester.

- C'est bien cet œil qui a vu cet idiot en uniforme ?

Il embrasse alors mon œil gauche.

- Et celui-là qui l'a imaginé sans !

Puis il dépose un autre baiser sur mon front.

- Il n'y a la place que pour une seule idée fixe là-dedans ! C'est bien compris ?

Il faudra beaucoup m'aimer (Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant