chapitre 4 : douce résignation

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Des coups donnés contre la porte suffirent à réveiller Marjorie en sursaut. Elle se leva prestement et s'étira de tout son long en geignant, le corps entier courbaturé. Elle regretta de s'être endormie devant la porte, et à même le sol. Un dernier étirement tout en souplesse, elle ouvrit la porte à son visiteur matinal, découvrant Alexander sur le pas de la porte tenant un énorme bouquet de lys dans les mains. Son grand sourire idiot plaqué sur ses lèvres qui lui donnait un air plus qu'adorable et gentil apporta un peu de baume, au cœur blessé de Marjorie.

— Bonjour beauté.

— Oncle Lex ? Comment t'as su ?

— Hier j'ai reçu la visite de presque tout le monde figure toi, commença t-il en pénétrant dans l'appartement, ouh... cet endroit aurait bien besoin d'un bon coup de brosse. Qu'est-ce qu'il s'est passé ici ?

— Eh bien... faudra le demander à Jonathan.

— Viens, je t'invite prendre un café. Quelque chose me dit que tu en as grandement besoin.

Elle ferma derrière lui et attrapa sa valise qu'elle traîna derrière elle sans grand enthousiasme.

— Donne moi cinq minutes, j'ai besoin d'une douche.

— Prends tout ton temps, j'ai rien de mieux à faire qu'attendre.

À la Bergamota, Marjorie soufflait sur sa tasse de café sans trouver le courage nécessaire de raconter ce qu'il se passait entre elle et Jonathan à Alexander qui couvait sur elle un regard aimant et protecteur comme l'aurait fait son père.
Mal à l'aise, elle tira sur les manches de son t-shirt, tapant du pied nerveusement puis riva son regard à celui de Lex et ouvrit la bouche pour parler mais aucun son ne put en sortir. Elle la referma immédiatement et attrapa un mouchoir sur la table avec lequel elle essuya les larmes qu'elle n'avait pût empêcher de couler.

Lex prit la parole, ne pouvant supporter de la voir souffrir de la sorte plus longtemps.

— Trevor, Jay et Gaïa sont venus me voir hier. Ils m'ont demandé de faire entendre raison à ton père. Ça été plus difficile que je le pensais mais j'y suis parvenue en le faisant comprendre qu'il n'aurait fait qu'empirer les choses. Je connais mon neveu et il te l'aurait fait payer. J'ai dit que j'arrangerai les choses sauf que je ne sais pas comment faire. Jonathan a terriblement changé durant ses deux dernières années. Il me rappelle mon frère.

Triste tout à coup, comme à chaque fois qu'il parlait de son frère jumeau, Lex se massa la nuque nerveusement.

— Écoute, tout ce qu'on peut faire pour l'instant c'est voir comment vont aller les choses.

— Elles vont de mal en pis Lex. Il joue avec mes sentiments et me fait chanter en utilisant Charlotte. Il commence à peine et je suis déjà au bout du rouleau. Il m'enlève ma fille, il déchire mon passeport, il m'oblige à retourner vivre dans son loft, ce sera quoi la prochaine fois ? J'en peux plus !

— Marjorie, le mieux à faire c'est lui parler.

— Mais c'est impossible ! Je ne le reconnais plus et... il me fait peur.

Elle enfouit son visage dans ses mains, réprimant au mieux ses pleurs puis se redressa en prenant une grande inspiration quand Caroline fit son entrée dans le restaurant, toute guillerette. En apercevant Marjorie discuter avec son père, elle poussa un cri de joie et alla presque se jeter à ses côtés en la prenant dans ses bras. Entre elles, les choses s'étaient beaucoup améliorées avec la naissance de Charlotte. Caroline avait su mettre sa méchanceté de coté lorsqu'elle s'était aperçu qu'en effet, Marjorie était bien loin de toutes ces bimbos qu'avait bien pu côtoyer son cousin Jonathan.

Jonathan Où les histoires vivent. Découvrez maintenant