chapitre 17 : réapprendre à se connaître

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Penthouse de Jonathan, 24 juin, 07:45

Il débuta par une caresse sur l'oreille puis la joue pour la réveiller en douceur. Il était doux, tendre et amoureux. Marjorie esquissa un sourire avant d'ouvrir les yeux et de se retrouver en face de celui qui l'avait magnifiquement comblé cette nuit. Jonathan, séduit par son charme naturel, ses tâches de rousseurs qu'il prenait plaisir à compter quand il lui arrivait de l'observer dormir, ses grands yeux bleus remplis d'étoiles et sa beauté ensorcelante, embrassa son nez, puis sa bouche. Elle y répondit en effleurant sa mâchoire du bout des doigts.

Son cœur n'avait jamais battu aussi fort que maintenant et il n'avait jamais autant ressenti l'envie de lui dire combien il l'aimait. Les paroles d'une chanson lui revinrent en mémoire et Jonathan se rendit compte à quel point elle illustrait parfaitement ce qu'il ressentait pour elle. Il décida alors de les lui chanter. Étrangement, c'était la meilleure façon qu'il avait de lui parler à cœur ouvert, surtout lorsqu'il s'agissait de sentiments aussi profonds que son amour.

J'veux des problèmes
J'veux qu'tes galères deviennent les miennes
J'veux qu'tu m'balances au visage tes orages tes peines
Pour des nuits diluviennes

J'veux qu'on s'apprenne
J'veux partager tes joies, tes migraines
Ton corps me donne le vertige et tes mains me mènent
Où rien ne nous gêne

J'pourrais m'tatouer notre histoire sur le bras
Me mettre dans de beaux draps si t'es avec moi
C'est toi dans ce monde de fous
Je l'sais c'est tout

Et j'voudrais qu'ça dure longtemps
User ma peau sur la tienne
Un jour j'oublierai tout jusqu'à mon nom, je saurais simplement
Que t'es là, que t'es belle, que t'es mienne

J'voudrais que ça dure cent ans
Que jamais la raison n'atteigne
Cet aveu cette envie de rêver tous les deux quand même
Jusqu'à ce qu'un jour nos deux yeux s'éteignent

Mon évidence, t'es mon sourire et ma carte chance
J'veux qu'on déconne qu'on décolle qu'on délire qu'on danse
Jusqu'au dernier silence

J'irai dans la rue si t'as besoin d'un toit
J'pourrais vivre nu pour qu't'aies un peu moins froid
C'est toi dans ce monde de fous
Je l'sais c'est tout

Et j'voudrais que ça dure longtemps
User ma peau sur la tienne
Un jour j'oublierai tout jusqu'à mon nom je saurais simplement
Que t'es là que t'es belle que t'es mienne

J'voudrais que ça dure cent ans
Que jamais la raison n'atteigne
cet aveu cette envie de rêver tous les deux quand même
Jusqu'à ce qu'un jour nos deux yeux s'éteignent.

Marjorie cligna plusieurs fois des paupières, pas sûre d'avoir compris les paroles de cette chanson dont la langue lui était totalement étrangère. Du moins, la seule chose dont elle pouvait être certaine, c'est que c'était quelque chose d'intimement beau. Elle pouvait le voir dans ses yeux gris.

— Je n'ai pas tout compris à ta chanson, mais je sais que tu me disais "je t'aime" alors je t'aime moi aussi, du plus profond de mon cœur.

Un sourire en coin sur les lèvres, il se redressa sur son avant-bras, l'air de rien, le regard fuyant et les pommettes quelques peu rosées. Le petit garçon timide était de retour.

— Il y a un an je suis allé en France pour le boulot. La plupart du temps je pensais à toi alors j'ai décidé de me mettre au défi d'apprendre le français pour essayer de ne plus penser à toi. J'ai jamais autant étudié de ma vie. Mes efforts ont fini par payer et j'ai pu t'oublier jusqu'à ce que j'écoute cette chanson par hasard. Je trouve qu'elle décrit bien ce que je ressens pour toi.

Jonathan Où les histoires vivent. Découvrez maintenant