Gold Coast, 16 juin, 07h10.
Ce matin là, Jonathan fût réveillé par la sonnerie incessante de son téléphone portable qui ne semblait pas vouloir s'arrêter. Grincheux, comme tous les matins d'ailleurs depuis qu'il avait revu Marjorie, il balança sa couette loin de son corps nu et prit le temps de s'asseoir avant de décrocher en grognant presque un "oui allô" plus que désagréable.
— T'es de mauvaise humeur on dirait, que me vaut cet accueil fils ?
La voix de son père calma bien vite ses ardeurs de chien enragé. Un tantinet gêné, il se massa la nuque et baissa de quelque octaves, sa voix grave. Il réalisa avec amertume que face à son père, il ne pouvait s'empêcher de redevenir ce petit garçon qu'il enfermait à double tour dans le placard de sa chambre pour le punir d'avoir fait une bêtise ou dans le pire des cas, d'avoir osé défendre sa mère.
— Pourquoi t'appelles de si bonne heure ? Il y a un soucis au boulot ?
— Non, tout va pour le mieux ici. Tu n'as rien à me dire John ?
— Pas que je sache, non.
— Dans ce cas, quand comptais tu me dire que tu étais père d'une jolie petite fille ?
La nouvelle lâchée comme une bombe fit se lever Jonathan qui éloigna le téléphone de sa bouche pour pouvoir jurer. Tous ses efforts pour tenir son père éloigné de sa fille venaient de partir en fumée. Si par le passé, Logan avait tiré un trait sur Marjorie, savoir qu'elle avait donné une fille à son fils était le bon moyen pour lui de prendre sa revanche sur cette femme qui avait osé le repoussé, lui, Logan Donovan.
— Je ne voyais pas l'intérêt de te le dire.
— Oh vraiment ? Je suis son grand-père pourtant alors il y a tout intérêt à me le dire tu ne pense pas ?
— Eh bien tu le sais maintenant.
— Oui et ce n'est pas grâce à toi. Bref, j'ai appris que tu avais sollicité l'aide de nos avocats hier, rassure moi, tu comptes lui enlever ce bébé à cette pute.
Les mots de son père le firent réagir immédiatement. Il frappa la table de chevet du plat de la main et expira par le nez en réfléchissant déjà à un moyen d'éloigner son père de cette affaire.
— T'en mêle pas, ce ne sont pas tes affaires.
— Au contraire fils, au contraire. Cette garce n'est pas faite pour être mère surtout quand elle ose te traiter comme elle l'a fait en t'éloignant de ta fille alors tu vas les porter tes couilles, comme il se doit et aller récupérer cette petite sinon c'est moi qui m'en chargerais et tout ce que t'auras à faire sera de me dire merci.
Et sans plus rien ajouter, il raccrocha. Jonathan reconnaissait bien là son paternel. Toujours à vouloir l'humilier, le dominer et le prouver qu'il n'était rien sans lui. En colère, il poussa un cri à hauteur de sa rage. S'il avait eu l'intention de commencer à monter un dossier en béton contre Marjorie pour lui retirer la garde de Charlotte, il s'était vite retracté quand, en rentrant de son dîner avec ses avocats, son regard était tombé sur la boite à chaussures qui renfermaient toutes les petites affaires d'Angus.
Après une heure à lire et relire le petit mot que Marjorie avait écrit à l'attention de son fils, il s'était empressé de rappeler ses avocats et de leur dire qu'il annulait tout. Il ne pouvait simplement pas continuer à lui faire vivre ce calvaire vivant dans lequel il l'avait plongé juste pour assouvir sa petite vengeance. Une vengeance qui ne l'était plus vraiment puisque quand il faisait souffrir Marjorie, il souffrait en retour. Ce qui s'apparentait plus à de l'autoflagellation. Tout ceci devait prendre fin avant que l'un d'eux n'atteignit le point de non retour. Jonathan avait donc pris la décision de renoncer à la faire souffrir mais à quel prix ? Hier encore il croyait que les choses étaient en voie de se rabibocher entre eux mais après les paroles de Marjorie, il n'y croyait plus trop. Il était clair qu'elle souhaitait à tout prix tirer un trait sur leur histoire, chose à laquelle il ne pouvait pas s'y résoudre puisqu'il l'aimait encore et tellement comme aucune autre femme avant elle.
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Jonathan
RomanceTOME 2 de Marjorie Deux ans ont passé depuis que Jonathan est parti de chez lui sans accorder un seul regard à la seule femme qui n'ait jamais vraiment compté dans sa vie. Blessé, il a coupé les ponts avec ses proches et ne vit plus que pour son tr...