chapitre 5 : toujours & encore

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8h12, 13 Juin, quelque part sur l'océan.

Jonathan quitta sa cabine, le moral dans les chaussettes et beaucoup plus nerveux qu'hier. En une nuit, il était passé par tout un stade d'émotion aussi négative les unes que les autres. Penser à Marjorie toute la nuit ne lui avait fait aucun bien. Ce fût une véritable torture pour lui, sachant qu'elle se trouvait dans la pièce d'à côté et qu'il ne pouvait même pas se permettre d'aller la toucher à cause de la situation actuelle qui les mettait en conflit et les opposait systématiquement.

Dans la cuisine, il trouva Marjorie entrain de nourrir Charlotte qui prenait un grand plaisir à manger ce qu'il se trouvait dans son petit pot. Dès qu'elle vit Jonathan, elle agita ses petites mains devant elle et prononça un "papa" mignon qui ne manqua pas de faire battre son cœur. Il revint sur ses pas et se posta devant elles sans chercher à cacher le petit sourire apparu au coin de ses lèvres. Marjorie lui donna sa fille en souriant également. Il commençait tout doucement à se faire à l'idée qu'il était père et qu'il ne serait sûrement pas comme le sien. Jonathan ne savait pas bien ce que Logan ressentait en tant que père ou avait ressenti quand il était né mais lui savait exactement ce que cela faisait en lui. Il devenait une toute autre personne. Charlotte avait le pouvoir de le rendre plus doux, gentil et faisait disparaître sa colère en un clin d'œil. C'était tel qu'il en venait à ressentir une honte profonde quand il voyait le personnage sans cœur qu'il était devenu.

— Depuis quand elle sait le dire ?

— Depuis ce matin.

Marjorie se leva, un sourire timide sur les lèvres et se rapprocha de Jonathan. Il lorgna sur ses belles jambes mis en valeur par son short en jean et sur sa poitrine moulée par le t-shirt noir banal qu'elle portait et qu'il eut envie de lui arracher. Les dents serrées, il se concentra sur son bébé pour ne pas voir à offrir à la belle rousse une érection digne de ce nom qui l'aurait certainement mis mal à l'aise et l'aurait fait fuir.

— T'es tout beau ce matin. Tu vas quelque part ? osa demander Marjorie en continuant de nourrir leur fille.

— Tu vois quelque chose à l'horizon peut-être ?

— Ben non justement. Alors à moins que tu n'aies un bureau caché quelque part dans l'océan, tu n'y vois pas d'inconvénient si je te laisse la nourir.

Sans attendre de réponse de sa part, elle lui mit le petit pot dans la main et donna un bisou à sa fille avant de s'éloigner juste après.

— Mais... Marjorie attend !

— Être papa demande de grand sacrifice et des chemises, tu vas devoir en sacrifier un bon paquet.

Elle lui fit signe de voir sa chemise, l'air faussement désolé. Jonathan jura en constatant que Charlotte avait sali le devant de son vêtement avec la purée de carotte qu'elle avait dans les mains.

— J'espère que ce n'était pas ta chemise préférée.

— Marjorie !

Il s'empressa de la rattraper après avoir remis Charlotte à Patricia qui se trouvait également dans la cuisine entrain de faire du café.
Sur le point de passer un savon à Marjorie, il mit sa main autour de son bras et la fit se tourner vers lui en tentant le moins possible d'être violent avec elle mais la claque qu'il reçu le fit rembarrer vite fait bien fait ses bonnes manières. De nouveau en colère, il jura avant de la renverser sur les escaliers qui menaient au pont supérieur.

— Je peux savoir ce qu'il te prends ? Je suis sûr que t'as fait exprès de me donner Charlotte et pourquoi tu me frappe ?! Je t'ai déjà dit de ne pas faire ça !

Jonathan Où les histoires vivent. Découvrez maintenant