« Je n'ai jamais ressenti quelque chose d'aussi difficile Bien plus dur que la liqueur que je verse Dis-moi que tu ne veux plus de moi Mais je ne peux pas laisser tomber »
Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.
— Arrête de gigoter... je chuchote.
Paul me regarde d'un air saoulé.
— T'es drôle toi, tu te rends compte de c'que tu viens faire là ?
J'hoche la tête et me pince les lèvres, bien sûr que je le sais, j'ai passé des nuits à cogiter sur cette décision fatidique, seule, en pleurs et le cœur brisé. J'ai dû prendre une décision seule sans que personne ne me conseille aussi bien que l'aurait fait l'homme que j'aime. Un mois et demi que Mathieu est partie, je ne l'ai plus revu depuis qu'il a récupéré la chienne et la seule forme de force que je possède existe seulement parce que je sais que je porte encore un enfant dans mon ventre. Je ne saurai être égoïste comme lui alors je fais face à cette épreuve de la vie.
Je me suis posée milles questions, ai pesée les pour et les contre, j'ai ressassé sans limite le nombre de fois où Mathieu et moi parlions d'enfants et pourtant là, je suis bel et bien enceinte mais je n'ai su que jusqu'à il y a trois jours si ce bébé allait un jour connaître la vie ou non.
Puis j'ai trouvé ma réponse, j'ai vu la lumière au bout du tunnel, décidé de la situation la plus favorable, la moins égoïste, du moins cela dépend pour qui et je me suis faite à l'idée de ce qui me suivra toute ma vie après être passée dans ce cabinet. La vie n'offre pas constamment des choix simples, des étapes faciles à franchir mais tout n'est qu'une leçon quand on prend du recul.
Alors j'aurai eu mes réponses, je me serais faite à l'idée que Mathieu n'est qu'un souvenir et que, peu importe ce qui arrivera, peu importe si nos chemins se recroiseront ou mas, il ne voudra plus de moi. J'ai beaucoup pleuré, j'ai vidé des quantités de larmes à en tremper mon oreiller. J'ai poussé des cris de détresse dans les bras de Paul ou de Charlotte, j'ai évoqué ma tristesse à mes parents, parler des heures à Nora. J'ai vécu des journées interminables à me demander ce que le blond était en train de faire, me poser des questions sur son état mental, savoir ce qu'il pensait de moi. J'ai eu le cœur brisé, je l'ai toujours, rien ne s'est cicatrisée ne serait-ce qu'un peu, c'est une blessure qui est ouverte constamment, qui me brûle horriblement et qui est inguérissable. J'ai l'impression d'avoir perdu un part de moi même, une âme sœur, je ne sais même plus décrire ce que j'ai ressenti.
Jusqu'à ce que mon cerveau décide de transformer ce trou béant dans mon esprit en de la colère, en une rancoeur infinie qui m'aura fait sortir la tête de l'eau. J'ai fini par réaliser la gravité des choses, de son comportement et de ses mots qui m'auront achevés. Mathieu aura toujours été une âme complexe, un esprit difficile à cerner et un homme dont le contrôle de soi est primordial, comme si il ne s'autorisait pas à lui même de vivre les choses et apprécier la valeur de certains moments sans les avoir préparer. Pourtant après tant d'années, j'avais compris, je l'avais aidé et j'étais sûre d'une chose, c'était de son amour, de sa fidélité et sa loyauté. Au final, qui de nous deux avait été celui à trahir le plus l'autre ? À lui faire du mal et lui planter un couteau dans le dos ?
