« J'ai déjà ressenti l'amour Et je l'ai laissé s'en aller S'en aller en mourant »
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Je m'abaisse pour ramasser une énième fois mon téléphone que j'ai fait tomber et grimace lorsque je me rends compte que je ne suis toujours pas habituée à la taille de mon ventre qui désormais est bien plus imposant. Voilà cinq mois déjà que je suis enceinte et je peux le dire, je ne vis pas mes meilleurs jours.
Et c'est bien pour ça que ça fait trois jours non-stop que je ne suis pas sortie de chez moi, mise à part pour sortir les poubelles, je n'ai pas franchis la porte du hall d'entrée. À vrai dire, je n'ai aucune envie de me socialiser avec quiconque, ma propre compagnie et celle de mon bébé me conviennent parfaitement et je ne ressens pas le besoin de partager mon temps avec mes amis ou même ma famille, aussi égoïste soit ce comportement, j'ai envie d'apprécier ma grossesse seule et créer des liens déjà d'avance entre mon enfant et moi.
Parce que la grossesse a beau être dure à supporter, aussi physiquement que mentalement, je ne rêve que du fait de sentir mon enfant contre ma peau, plus les jours passent et plus je ressens ce lien qui me liera à jamais au bébé que je porte et je trouve ça fou comment la nature fait si bien les choses. Je passe mon temps à me prendre en photo avec mon corps, je touche mon ventre, lui parle et j'arrive même à ressentir un bonheur partie depuis un bon moment.
Alors je reste seule, avec Léo qui se fait bien vieux et profite clairement de mes journées sans m'ennuyer une seconde, je m'occupe l'esprit et au final mes journées finissent par être très remplies.
Aussi remplies qu'à cet instant, lorsque je me pose lourdement sur le canapé et grignote des cerises en gélatine. Léo s'installe à mes côtés et je mets en route une série aléatoire sur Netflix ayant clairement pour objectif de m'endormir sur mon canapé pour au moins trois bonnes heures.
Mais ce n'est pas au goût de celui ou de celle qui a décidé d'appuyer sur la sonnette sans relâche et de tabasser de coups la porte de mon appartement. Léo s'enfuit à toutes vitesses et je râle.
— Merci Léo, on peut compter sur les mâles de cet appartement hein...
Je me relève en posant ma main sur mon ventre et sans aucune motivation présente, je traîne des pieds jusqu'à la porte d'entrée et l'ouvre d'un air ennuyé.
Le regard de Mathieu qui passe de l'inquiétude à la colère me fait écarquiller les yeux.
— Mais putain Mackenzie tu t'fous d'moi ? il claque.
Il rentre dans l'appartement sans ma permission et je le vois faire les cents pas, comme un hystérique, au milieu de mon salon. Je referme la porte et le fixe d'un air confus.
— Qu'est-ce que t'as ? je demande.
Il fronce les sourcils et ses mains s'agitent dans tous les sens.
