CHAPITRE L.

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CLAMART,2026.

« J'avais de bonnes intentions
Et j'étais pleine d'espoir
Mais je sais que maintenant
Ça ne fait aucune différence »

« J'avais de bonnes intentionsEt j'étais pleine d'espoirMais je sais que maintenantÇa ne fait aucune différence »

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— Mathieu..? j'entends.

Mon regard reste toujours autant fixe sur le même point depuis tout à l'heure, ça fait peut être deux heures, trois ou même quatre jours que je suis dans cette position, j'en sais rien et j'en ai rien à foutre.
Je cligne enfin des yeux et je me rends compte qu'ils me brûlent à force de fixer un point et sûrement à cause des pleurs qui me laissent même plus tranquille.

— Mh..? je dis.

Je me racle la gorge et remets ma capuche sur ma tête avant de frotter mon visage et tourner ce dernier vers Mamie qui m'appelle.

— Vient manger...

— Ouai, j'arrive, je fume une clope avant.

Elle se pince les lèvres et hoche la tête, j'allume la tige et inspire la fumée avant de fermer les yeux et de sentir mon coeur se serrer une nouvelle fois alors que l'image de Mackenzie apparaît dans mon cerveau. Mon esprit est torturé mais pourtant je sais ce que je ressens, je sais quelle image j'ai de la brune et je peux plus supporter de la voir ou de l'entendre.

Mon coeur est brisé et même si mon comportement a sûrement été le moins adéquat, la souffrance que je ressens depuis l'annonce qu'elle m'a faite m'empêche de m'excuser. J'avais misé ma confiance entière envers cette femme, on avait construit ce que jamais je n'aurai eu le courage de construire si ça avait pas été avec elle et finalement, le couteau qu'elle m'a mis dans le dos m'aura mis à terre.

Parce que peut être qu'on était deux à le faire, mais moi je pensais que tout était clair, je pensais qu'elle savait faire attention aussi de son côté et que c'était sécurisé. En huit ans de couple, six ans dans le
même appartement, j'ai logiquement eu l'habitude de ne plus faire attention, d'être plus confiant et d'être habitué à ce que son moyen de contraception marche. Au bout d'autant de temps, on ressent moins de méfiance, moins de doutes et pour moi, Mackenzie n'aurait jamais oublié de faire ses analyses, c'était évident, la routine, une partie intégrante de nos habitudes.

Pourtant, maintenant qu'on se faisait plus vieux, qu'elle et moi parlions d'avoir une maison, étions fiers de notre évolution et ayant pour projet de commencer à réfléchir doucement à ce qu'on pourrait faire, elle mettait un pied sur l'accélérateur et se ramenait en pleurs à la maison en me disant qu'elle attend un enfant de moi. Tout mais pas ça, j'ai besoin de temps, d'être rassuré et ma vie ne me laisse en rien la possibilité ni l'envie pour le moment d'être un père.

Les familles se détruisent toutes par n'importe quel moyen et je veux pas être un père présent mais qui blesse son enfant parce qu'il n'aura pas voulu l'avoir, ne se sera pas préparé et n'aura même pas confiance en la femme qui l'aura porté.

Kenzie | PLKOù les histoires vivent. Découvrez maintenant