Chapitre 40 - AMBER

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— Café ? me propose mon père en s'asseyant à mes côtés

Je lui montre ma tasse déjà prête en souriant, avant de reporter mon regard droit devant moi. Voilà un peu plus de trois semaines que je suis en Australie. Le mois de janvier nous a ouvert ses portes : une nouvelle année, une nouvelle vie... Mais je ne pourrai jamais commencer cette nouvelle année sans avoir fait mon deuil. En trois semaines, je n'y suis toujours pas parvenue. Après l'épreuve du journal intime, je n'ai pas eu la force d'aller plus loin. Mes proches ont compris et ne m'ont pas forcé la main. 

Ils ont tout fait pour me changer les idées. Liam et moi avons profité des saisons inversées pour se prélasser à la plage. Nous avons même tous passé quelques jours dans notre maison de vacances. Aaron, papa, Liam et Dan ont passé leurs journées à surfer. Maman, Addie, Maya et moi à peaufiner notre bronzage. On a célébré les fêtes de fin d'année. Liam s'est excusé auprès de sa famille pour son absence. Chose qu'ils ont comprise et m'ont envoyé tout leur soutien pour mon deuil.

Je n'ai peut-être pas réussi à avancer sur ce dernier, mais je n'ai pas cessé d'être entourée. Ma famille ne m'a mis aucune pression, ni Liam. En ce qui nous concerne, tout a été parfait. On s'est redécouvert, on a passé nos journées à visiter, à rire, à s'aimer. Il a été mon plus gros soutien, ma plus grande force et sa patience était irréprochable. Il s'est réveillé pour mes cauchemars, ses bras étaient là pour me réconforter, ses baisers pour m'apaiser. Ça m'a montré à quel point sa présence était un cadeau et que je n'aurais jamais dû le repousser, quand tout allait de travers. 

Je suis actuellement dans mon jardin, il ne doit pas être loin de six heures du matin. Ma nuit n'a pas été très longue. Malgré la chaleur des étreintes de mon copain, mes insomnies continuent d'en faire qu'à leur tête. Mes pensées sont sans arrêt tournées vers ma sœur, vers ses mots dans son journal que je n'ai pas réussi à me sortir de la tête. J'ai été une piètre sœur et c'est difficile pour moi de ne pas culpabiliser.

— Tu t'es levée tôt, constate-t-il

— J'avais du mal à dormir. 

— Submergée par tes pensées ?

Un petit sourire s'étire sur mon visage, à la suite de sa phrase. Que serait Amber Adams sans sa capacité à trop penser ? Mon père louche sur le journal entre mes mains et comprend très vite.

— Ne me dit pas que tu penses encore à ce journal ? 

— Je n'y peux rien. Chaque mot me rappelle que j'ai été horrible avec elle et que j'ai entaché ses derniers souvenirs.

Ses sourcils se froncent avant de porter ses mains à son visage. Il lutte contre quelque chose, je connais par cœur ses petites mimiques. Il a envie de parler, mais se retient, attisant ma curiosité au passage. 

— Qu'est-ce qu'il y a papa ?

— Argh, je ne sais pas si c'est le bon moment pour te parler de ça. En réalité, je n'ai jamais su quand c'était. Tu as toujours été tellement fragile puis tu t'es renfermée sur toi-même et tu nous interdisais d'évoquer ta sœur. Alors je n'ai jamais pu t'en parler. Mais maintenant que tu t'ouvres enfin, que tu essaies de faire ton deuil, je pense que tu dois savoir, avoue-t-il, me perdant un peu plus

Je ne comprends absolument rien à ce qu'il raconte. Qu'est-ce qu'il ne me dit pas ?

— Parle papa, je t'en prie. Quoi que tu aies à me dire, je suis prête.

— Es-tu vraiment prête à revenir douze ans en arrière ? Au moment où tout a basculé ? demande-t-il en serrant sa main dans la mienne 

Je déglutis et hésite un instant. Parler d'Avery c'est une chose, mais parler de l'accident... Suis-je vraiment prête à affronter cela à nouveau ? J'ai besoin de réponse, d'avoir toutes les informations si je veux vraiment avancer. Alors j'opine lentement, autorisant mon père à tout me raconter.

One Last Chance [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant