Chapitre 4 : Boite de nuit

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Éna :

Passant la journée à errer dans mon appartement, l'heure arrive pour moi de rejoindre Mia. Vingt deux heures cinquante. Habillée d'une robe en satin beige à manches longues et des talons blancs assortis à un sac de la même couleur. Mes cheveux mi longs sont des à présent lisse. Je ne me maquille jamais, préférant la beauté naturelle.

Je sors avec mes clefs, mon portable et mon paquet de cigarette dans mon sac.

Les fars de ma voiture clignotent lorsque j'appuie sur le bouton de mes clefs. J'y rentre pour rouler à l'adresse envoyée par ma soeur. La boîte est non loin de chez moi, à en environ une quinzaine de minutes.

Je roule assez rapidement pour ne pas être en retard et lorsque je me gare, j'aperçois au loin Mia m'attendre devant la boîte qui bat son pleins au vu de la musique entendue d'où je suis.

Je ferme les portes de ma voiture et arrive dans le champ de vision de ma sœur. Elle me sourit et s'approche vers moi.

- Tu es magnifique affirma cette dernière.

Je lui renvoie le compliment. Sa robe noir lui arrive à peu près au même endroit que la mienne. C'est à dire à mi-cuisse. Elle est noire avec des reflets violets, du, à la couleur de ses paillettes.

Ses talons sont violets et son maquillage est chargé. Eye-liner, rouge à lèvres violets, khôl. Elle est sublime. On se ressemble assez ma soeur et moi. Nous sommes toutes les deux brunes avec des yeux clairs et faisons à peu près la même taille. Nous avons même été face à des gens qui pensaient qu'on était jumelles.

On rentre en montrant aux videurs les places commandées par Mia.

- Ce soir je veux tout oublier. Je veux boire de la à ne plus me souvenir de mon prénom.

Ma soeur ne connait pas le mot : raisonnable. Elle est, certes, ma petite soeur mais a fait et continue de faire bien plus de conneries que moi. Elle était l'élève rebelle au lycée, qui par exemple fumait dans la cours de récrée alors qu'il en était formellement interdit. Quant à moi j'étais l'élève dite "douée" et discrète. On se ressemble peut-être physiquement mais mentalement nous sommes littéralement l'opposée.

Je rigole face à sa détermination et nous nous dirigeons naturellement vers le bar. Je décide pour ma part de rester raisonnable. Je conduis alors je ne peux pas me permettre de boire comme un trou, contrairement à Mia qui elle est venue en taxi. Je la déposera. On se dirige suite à ses paroles vers ce fameux comptoir et elle demande à un des serveurs de nous servir deux shots de tequila.

Elle souffre en silence de sa relation avec Fred et ça me fait mal de la voir comme ça. C'est ma petite sœur après tous. Mais chacun à sa façon d'évacuer sa tristesse. D'autres le font en s'isolant, en s'envoyant en l'air avec d'autres hommes. Mia, elle, c'est en buvant. Moi c'était en prouvant que l'homme que j'ai aimé se tapait ma voisine. Mais c'était il y'a à peu près plus de cinq ans maintenant, le deuil est fait. L'amour n'est pas fait pour moi. Je trouve ça ridicule de donner sa confiance à quelqu'un. C'est la forme de suicide la plus étrange qui soit.

Ma soeur boit le verre d'une traite et me propose le deuxième encore pleins. Je refuse en agitant négativement la tête.

- C'est vrai que tu conduis dit-elle avant de boire le deuxième shot en grimaçant.

Je rigole face à son expression facile. Elle me prend la main pour aller se défouler sur la piste de danse. Certains se frottent, d'autres s'embrassent. Chacun est dans sa bulle et c'est ainsi que Mia et moi créons la notre à l'instant où la musique nous parcours le corps.

VengeanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant