Chapitre 30 : Retour aux sources

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Me répétant en boucle ses paroles si honnêtes, je pars, presque, en courant vers ma voiture afin de m'éloigner le plus possible de cette maison mais surtout de lui. Dire que j'étais initialement juste venue voir comment il allait. Je me suis retrouvée enfermée dans l'une de ses chambres pour éviter la Mafia pour finir par ce spectacle dont je me serai, bien passée.

Mon acte était pourtant bienveillant.

J'ai prit tant d'années à me créer cette carapace qui m'a servi à ne rien ressentir lorsque j'aurai du. Ne rien montrer lorsque j'aurai du me permettant d'avoir une allure froide et sans émotions pour que lorsque je la baisse on vienne me la taillader ? Surtout tailladé par lui ? H ?

J'aimerai me dire que c'est une question d'égo. Qu'il a su piqué ma fierté mais ça va bien plus loin que ça. C'est plus profond.

Pourquoi ne suis-je pas directement partie après qu'Eric nous ai ouvert la porte de la chambre ? Pourquoi ai-je voulu l'aider ? Le soigner ?

Il a raison. Je suis pitoyable.

Pourquoi suis-je partie le voir ?
Pourquoi lui ai-je accordée autant d'importance ?

Il ne le mérite pas et pourtant mon besoin irrationnel d'avoir su comment il allait planait en moi. Je suis tellement conne. Il a raison.

Je me soucie de personnes qui n'en valent pas la peine.

J'arrive rapidement chez moi et rentre dans mon appartement, sans aucune trace de ma sœur. Je m'allonge dans mon lit et contemple mon plafond profondément. Je sais au moins ce qu'il pense de moi.

Pourquoi je ressens cette peine ?

La journée passe à une lenteur douloureuse. Mia a laissé une note sur la table basse du salon me signalant qu'il était temps pour elle de s'installer à nouveau au côté de Fred. Elle me remercie à la fin du post it et je souris quelque peu mélancolique. J'aurai aimé qu'elle reste plus longtemps.

J'ai essayé malgré moi de penser à autre chose que l'épisode de ce matin mais pourtant rien n'y fait. J'ai essayé par tous les moyens. En faisant du sport, en préparant à manger, en lisant. Rien n'a su aidé mes pensées a se diriger autre part qu'à l'épisode de ce matin. Je me force à voir le positif et me dit que je partirai bientôt retravailler.

« Tu n'es pas une bonne flic »

Sortant de la douche, je mets mon jogging gris et mon pull en laine blanc. Le crépuscule est à son apogée et malgré mes débats intérieurs sur mes émotions, certaines contradictoires, je me laisse dominer par la fatigue.

Lendemain : Neuve heures cinquante-deux.

Mes muscles bougent avec difficulté m'extirpant de mon rêve loin de toute réalité. Cette dernière me submerge rapidement. Il est sérieusement le temps de me reprendre en main.

C'était un moment de faiblesse qui ne se reproduira plus.

Je me lève donc délicatement du lit après avoir baillé, et me fixe l'objectif du jour : ne pas y penser.

J'enfile ma fameuse carapace, quelque peu égratignée face aux événements d'hier mais qui fera l'affaire pour aujourd'hui. Je ne sais pas encore le programme de ma journée mais je dois faire quelque chose de stimulant.

Je pars dans ma cuisine et me sert mon fameux et éternel café. Quelques tartines de beurre rencontrent rapidement une assiette. J'allume ma télé de la cuisine et la regarde assise sur la chaise haute de cette dernière.

VengeanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant