Chapitre 19 : « Acte de clémence »

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- Bouge de la Éna.

Son regard déterminé me fait tressaillir d'angoisse. Je ne peux pas laisser Christian mourrir. Il ne doit pas mourir.

Je m'étonne moi-même. Cet après-midi je me promettais d'enquêter sur sa vie et maintenant me voici mettant ma vie en péril pour qu'il s'échappe ? Je pensais que c'était un criminel, comme William. Mais il cherche juste à effacer son passé.

- Ne tire pas. Il a cherché le pardon et son passé l'a rattrapé. Qui peut le blâmer ?

- Tiens donc. Ça ne t'irrite pas qu'un traître s'est fait passé pour ce que tu défends corps et âmes ? dit Éric.

Il a raison. Bien sûr que je suis hors de moi de savoir qu'il nous as menti. Mais comment blâmer quelqu'un qui s'est rangé ? Certains diront que je suis bête. Peut-être. Mais personne ne mérite la mort.

J'essaie de capter le regard d'H qui n'est pas l'once d'une seconde prêt à changer d'avis.

- Ne tire pas. D'un parce que tu iras en prison.

Il sait que les limites ont étés déjà bien franchis. Je vais devoir l'emmener au poste même si il ne tire pas. Lui et Éric. Pour prise d'otage, menace et coups portés sur un « policier ». Si il tire sa peine sera bien plus lourde. Mais pourtant cet argument n'a pas l'air de lui susciter un intérêt particulier.

- De deux parce que tu auras la mort d'un homme sur la conscience qui n'a demandé que le pardon. Et de trois parce que je mourrai si tu tires.

Lorsque je pensais l'avoir un minimum aider à le ranger de mon avis, il dit à Éric quelque chose qui élèvent mes poils le long de ma colonne vertébrale.

- Éric sors la d'ici.

Éric me porte avec une agilité sans nom, me faisant presque penser que je ne pesais que quelques grammes. Je me débats du mieux que je peux en regardant une dernière fois le regard de Christian. Il est douloureusement prêt à mourir.

- Lâche moi putain dis-je en hurlant comme une dingue.

De savoir que je peux susciter l'intérêt de quasiment toutes les personnes dans les alentours est sincèrement le cadet de mes soucis.

- Tu peux cesser de crier ? Je te rappelle que mes oreilles sont proches de ta bouche.

J'essaie de lui mettre un coup bien placé après être sortie de la pièce, mais il tourne à droite, si mon sens de l'orientation ne me fait pas faux bond. Par conséquent, mon pied ne touche rien.

- Tu es très intrigante. Comment peux-tu ne pas avoir peur de lui ? De moi ? me demande-t-il interloqué.

Je ne relève pas sur ses paroles. Je veux me libérer de son emprise. Christian est mort. Mort. À cause de lui. Mes larmes ne peuvent s'empêcher de couler. Des larmes de rage. D'impuissance.

Pourquoi je pensais qu'il m'écouterai ?

Éric me pose derrière un bar. Les personnes autour n'en ont que faire de mon comportement hystérique. Ça ne doit sûrement pas être la première fois qu'une hystérique doit crier, pleurer dans ce genre d'endroits. Les mains d'Éric se posent fermement sur mes épaules.

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