Chapitre 22 : Compassion

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Voilà une bonne heure que je suis rentrée chez H, déposée grâce à Clarice. J'étais tellement hypnotisée par nos conversations pourtant pour la plupart banales que j'en ai oublié de lui demander de me déposer chez moi pour récupérer ma voiture. Je me vois donc être dans l'attente du retour du propriétaire de cette maison. Il me reste trente minutes avant de commencer mon service mais plus les minutes passent plus mon espoir d'être à l'heure au travail se réduit.

« Tu devrais prendre un jour de repos » Le propos de Freddy résonne dans ma tête.

J'ai tourné en rond dans la maison et pour tuer mon ennui en ai profité pour visiter sa maison. Chaque pièce est dominée par son espace et son style. Seule une pièce était fermée à clef. J'en ai étrangement déduit qu'H l'avait verrouillée pour ne pas que j'y rentre.

Sûrement la pièce qui renferme ce dont j'ai besoin pour savoir son identité.

J'envoie un message à ma sœur pour lui demander si tout va bien de son côté. On ne s'est pas revues, depuis, vous savez. Sa réponse ne se fait pas immédiate alors je me concentre sur la télé. Une émission, plutôt, un talk show se diffuse sur cet écran. J'augmente le son pour être plus concentrée cherchant dans un coin de ma tête une alternative à partir au travail.

À pied ? C'est impossible.
En taxi ? Aucun ne passe.
Clarice ? Elle est partie réglée ses problèmes avec Dylan.

C'est lorsque je pense à mes alternatives, que la porte d'entrée se ferme bruyamment.

Faite que ça soit lui.
Faite que ça soit lui.

Je me tourne et vois l'homme que j'attendais. Enfin.

Il est toujours aussi irrité que tout à l'heure, si ce n'est un peu plus, au vu de ses traits tirés par la colère. Les humeurs d'H sont souvent les mêmes apparemment.

- Ça va ? demandais-je curieuse.

Au lieu de me répondre, il part dans la cuisine pour se servir à boire.

Belle ambiance.

Je me lève pour aller le rejoindre dans le cuisine le voyant boire d'une traite son verre de whisky.

- J'veux pas en parler affirma-t-il brutalement.

Ce qu'il s'est passe a l'air vraiment de lui foutre les nerfs.

- Clarice est très sympa dis-je pour détendre l'atmosphère.

Il ne répond rien. Il est difficile de le détourner de ses émotions. Je me demande ce qui a bien pu se passer. Mais ça frôle sûrement l'illégal. Et même si je posais la question, les chances qu'il y répondent sont infimes. Criant défaite, je prends une cigarette et peux l'entendre souffler légèrement.

- Je suis compliqué à vivre.

Sa réflexion me fait quelque peu rire. Ça j'en doutais pas. L'horloge positionner au dessus de lui me ramène à mes réflexions précédentes.

- Tu penses pouvoir me passer ta voiture ?

Il fronce les sourcils.

- Tu sais que je travaille ? lui dis-je en prenant ma veste à l'entrée.

Son expression faciale se détend légèrement. Il prend ses clefs déposée sur le plan de travail.

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