Chapitre 18 : Cruauté

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De quoi parle-t-il ? Pourquoi est-il si heureux de ce qu'il se passe ?

L'homme qui tient Christian par le pull tient désormais son cou et frappe brutalement la tête de mon collègue sur la table où je suis assise.

Mon Dieu.

J'étouffe un cri d'horreur pour paraître le moins flic possible. Certes, je suis effrayée de voir la vision qui s'offre à moi mais ces scènes j'en ai vu plus d'une dans ma carrière. N'importe qui crierez. Alors je ne dois pas éveiller un quelconque soupçons.

J'envoie discrètement un message à Freddy lui décrivant où je suis et que nous avons besoin d'aide. La tête de Christian rencontre à nouveau la table ronde ce qui me pousse à ranger rapidement mon téléphone. Je jure avoir entendu quelque chose craquer. Son nez, sûrement.

Il agonise de douleur. Même si je suis méfiante et d'autant plus maintenant voyant dans quoi il train ou à ou pu traîner, je ne peux pas le laisser dans cette situation.

- Arrête. Je t'en supplie dit mon « collègue »

Éric, le frénétique prend la parole, sincèrement amusé.

- J'aimerai m'occuper de ton cas personnellement mais il ne serai pas content. Sur ce Éna, si tu veux bien.

Ses paroles me frappent brutalement. Comment connaît-il mon prénom ?
Je jure sur ma propre vie que je ne l'avais jamais vu auparavant. Comment sait-il qui je suis ? Sait-il que je suis flic ? Si il le sait, il n'a pas l'air l'once d'une seconde effrayé que je détiens le pouvoir de le faire pourrir en taule. Qui est ce Éric ?

- Comment vous... ? balbutiais-je éberluée.

Je n'arrive pas à formuler ma phrase. Le choc me broie affolement la gorge. J'ai affaire à un psychopathe. Un vrai. Christian reprend la parole faiblement.

- Par pitié Éric, laisse moi partir dit-il dans une murmure.

- Même si je le voulais, ce qui n'est pas le cas, il ne le voudra pas.

Les dires du psychopathe m'affirme la question douteuse que je me posais. Il travaille pour quelqu'un. Il est juste le transporteur de message et de corps.

- Laissez le partir et rien ne vous arrivera arrivais-je à formuler.

Quelle ironie de le vouvoyez alors qu'il sait bien des choses de ma vie vous ne trouvez pas ?

- Tu es si gentille Éna. Même avec les traîtres.

Il me transperce du regard comme pour sonder mon âme. Je crois que s'il était possible que notre cerveau brule, tellement il borde d'incompréhension, le mien serait un bouilli à l'heure actuelle.

- Les traîtres ?

Mon regard se porte sur Christian.

- J'aimerai t'expliquer mais tes principes de policière ne le comprendront pas. Je dois y aller. Enfin, on doit y aller.

Sa prise sur la nuque de Christian se ressert d'autant plus, ce qui le fait couiner.
Il sait dans quoi je travaille. Il me connaît bien, même trop bien pour un inconnu.

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