Chapitre 16 : Christian Donovitche

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Le téléphone d'H sonne avant que je ne prenne l'initiative de lui demander ce qu'il veut sous entendre par son affirmation. Dans ses yeux, je pouvais y discerner de la sincérité, sous un filet, étrange, de colère.

Il regarde le destinataire, nom que je ne vois pas. Je discerne sa mâchoire se contracter en de mouvements répétitifs.

- Qu'est-ce que tu m'veux ?... Arrête de gueuler...Putain t'arrêteras jamais de me les briser ? J'arrive.

H se lève après avoir raccroché, tendu des a présent. Je comprends alors que la fin de sa présence ici vient pointer le bout de son nez. Dire que je me fiche royalement de son départ ou encore ce dont il parlait au téléphone serait un signe de dénie. Mais je n'oublie pas qui il est, même si dans ces moments, j'aimerai y faire abstraction.

Voire beaucoup.

- Merci d'avoir su me comprendre dis-je sincèrement.

Je n'ai jamais été confronté a ce genre de situations avec lui alors je me vois légèrement être gênée.

Très étrange.
Très très étrange.

H me sourit légèrement. Il n'est pas le genre à être doué pour réconforter les gens ou à même les comprendre. Et pourtant, il l'a fait sans même s'en être rendu compte.

Je me lève ne réalisant toujours pas ce qu'il se produit actuellement dans mon propre appartement et lui ouvre la porte scellant la fin de ce moment particulier.

- À bientôt, je pense.

Lorsque nous nous croisons rien n'est prévu même si toutes ses coïncidences m'ont fait fortement pensé, un jour, qu'il me suivait.

- Ça arrivera bien plus vite que tu ne le crois gattina.

Son accent lorsqu'il a parlé cette langue est à vrai dire, très... enfin bref.

- Gattina ?

Il pose délicatement sa main sur ma mâchoire et cette attention me fait légèrement sursauter.

Pourquoi lui ?
Pourquoi lui ?

Il me regarde une dernière fois sans répondre à mon interrogation. Sa peau chaude ne se fait plus sentir au niveau de ma joue et s'éloigne par la suite dans mon hall.

Savoir que la bulle dans laquelle nous étions s'est brisé fait renaître la plaie béante dans mon cœur. Comme si on y avait déposé de l'alcool alors qu'elle n'a même pas encore entamé le processus de guérison.

Me voilà de retour à devoir confronter la vrai vie. Je souffle un bon coup avant de fermer la porte.

Son départ me pousse à aller me préparer pour partir au travail malgré mes horaires tardifs. Je veux m'aérer l'esprit et je sais que ma vocation me donnera ce que je cherche. Par conséquent, je pars me laver, me change sans conviction et direction le poste de travail.

Le pied sur la pédale de l'accélérateur, je pense à la femme qui m'a apporté tant d'amour, que la remercier ne serait pas suffisant.

« Sois forte. Pour moi »

C'est ce qu'elle me dirai si elle avait su ou même vu l'état dans lequel je m'étais mise depuis son départ.
Je dois l'être. Pour elle. Pour moi. Une larme solitaire coule sur ma joue et je l'essuie avant de couper le moteur de mon véhicule.

VengeanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant